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Le pied du cheval et la manière de le conserver sain

 Par William Miles, 1836.

Texte intéressant par son approche car l’auteur n’est ni maréchal ni vétérinaire. C’est un propriétaire “éclairé” qui  s’est intéressé au problème de la ferrure.

Je pense ne pas avoir entièrement finit l’étude de cet ouvrage.

pVI

un petit nombre de personnes ont tenté de jeter sur le fait de la dilatation du pied du cheval Durant la dernière année plusieurs expériences attentives et ingénieuses ont été faites et décrites en vue de prouver que le pied du cheval ne saurait posséder la faculté de dilatation.

La première et la plus simple qui se présente à mon esprit est celle ci après avoir ôté un fer du devant levez le pied comme font les forgerons quand ils le préparent à recevoir un nouveau fer dans cette position saisissez le solidement avec les deux mains en plaçant chaque pouce sur le point de jonction entre la muraille et la barre des deux côtés puis ayant assuré une prise solide des pouces tirez en dehors avec la plus grande puissance que ces doigts pourront exercer et si c est un pied passable ment sain et bien conformé vous vous apercevrez immédiatement non seulement que la muraille cède à la traction mais encore que les fentes et les fissures de la surface de la fourchette s ouvrent et se ferment suivant que la force est appliquée ou suspendue ceci je pense peut être à juste titre offert comme une preuve que la corne est élastique.

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si une grande portion de la circonférence de ce dernier est maintenue par le fer et les clous il est évident que cette portion au moins ne pourra se dilater comme auparavant et l appareil admirable et efficace qui met en jeu cette élasticité nécessaire ne se trouvant plus dans ses conditions physiologiques à cause de cette contrainte s altérera dans sa structure l action continuelle des mêmes causes finit par circonscrire l élasticité aux seules parties dans lesquelles on n a point enfoncé de clous ce qui donne naissance a une série de conséquences destructives de la bonne conformation du pied et fatales à la continuation des services de l animal.

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Ces plis saillants ont pour but d étendre beaucoup la surface d attache du sabot a l os du pied qui est également recouvert d un tissu feuilleté disposé de même mais de nature infiniment vasculaire et sensible Les replis 2 de ce dernier se réunissant en queue d’aronde avec ceux de la corne décrits plus haut constituent un assemblage dans lequel la force et l élasticité se combinent à un degré surprenant.

(note : 2 Les replis revêtant la surface interne du sabot ont reçu le nom de tissu kéraphylleux ceux qui recouvrent la face antérieure de l os du pied constituent le tissu podophylleux ces dénominations dont l origine remonte à Bracy Clarke sont généralement adoptées par les anatomistes français)

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La fourchette est évidemment destinée à de très importants usages mais comme notre étude est purement pratique et non spéculative nous ne nous arrêterons point ii rechercher si son principal office est de faire dilater le sabot et de prévenir sa contraction ou non ce qui est une question controversée nous la considérerons sous un point de vue se rattachant d une manière plus utile à notre sujet c est à dire comme la partie nous offrant le meilleur critérium pour juger des effets de notre ferrure sur le pied en général car aucune ne subit autant de modifications par une mauvaise ferrure.

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Si nous observons attentivement la forme et l’étendue de la fourchette dans le pied d un poulain de quatre à cinq ans à  sa première ferrure et si nous notons ensuite les altérations qu’elle éprouve lorsque cette opération a été souvent répétée nous serons bien vite convaincus qu’un changement visible de l état sain et naturel est arrivé la première fois on la trouvera large et pleine douée d une grande élasticité sa fente sera de forme ovale ouverte et large avec des rebords suivis bien marqués et un peu élevés les bulbes des talons seront amplement développés gros et arrondis et toute la masse occupera près d un sixième de la circonférence du pied 1 On verra que le volume et l élasticité en ont diminué graduellement les bulbes des talons se seront contractés et auront perdu de leur développement la fente sera devenue plus étroite sa forme ovale aura (p25) disparu la partie postérieure de ses rebords se sera affaissée et elle se réduira à une rainure rétrécie s étendant en arrière entre des bulbes amoindris ou peut être détruits on ne reconnaîtra plus que les restes misérables d une fourchette comme on peut le constater sur les sabots de la plupart des chevaux depuis longtemps soumis au ferrage.

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Chez un pied qui n a point été ferré la partie antérieure et les côtés de l os propre sont profondément marqués de sillons et de rugosités pour fournir des attaches solides au tissu vasculaire et membraneux dont l os est revêtu mais dans l os d un sabot qui a été ferré fréquemment cette apparence est bien changée les sillons et les rugosités sont remplacés par une surface comparativement unie Je pense que cette altération est causée par le fer qui limite s il ne détruit pas la faculté d expansion dans cette portion du sabot sur laquelle il est cloué d où il suit une modification de structure de la membrane elle même aussi bien que l absorption des parties de l os qui lui servent d attache.

Le fer restreint ou empêche l expansion alors la nature c est ainsi qu’on nomme cette secrète influence travaille immédiatement à simplifier l appareil producteur de l expansion que l art a ainsi rendue impossible et lui substitue une nouvelle structure moins bien organisée mais admirablement appropriée aux conditions modifiées des parties.

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Si l’os propre d un pied de devant est posé sur une surface plane on verra que toute la portion antérieure de la pince est considérablement relevée ou arquée comme si on y avait pratiqué une entaille ce qui lui donne l aspect d un os incomplet.

[l’auteur parle là d’une phalange modifié par la ferrure et dont la forme a déjà évolué artificiellement.]

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Sur lequel (l’os naviculaire) une tache pas plus large que la tête d une épingle amène une boiterie qui défie tout pouvoir de l homme de la guérir et condamne le cheval à une vie de souffrance et de misère jusqu’ à la fin de ses jours. [L’auteur a pus décrire mais pas expliqué une adhérence entre le TFP et le sésamoïde distale]

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il est impossible de formuler aucune règle applicable à la manière de parer les pieds de tous les chevaux ou même les pieds du même cheval en tous temps.

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Les pieds parfaits ou plutôt les pieds suffisamment bien conformés et avec bonne croissance de corne seront raccourcis en pince abaissés aux talons parés convenablement à la sole c est à dire qu’on y retranchera toute la corne morte et s il en est besoin quelques portions de la corne vive en trop jusqu’ à ce qu’elle cède à un faible degré sous la forte pression du pouce.

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Je préfère les mettre (les barres) de niveau avec la sole.

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N était l inexplicable préjugé qui fait tailler et façonner la fourchette à chaque ferrure j aurais eu très peu à en parler à cette place ma seule recommandation comme règle générale eût été de la laisser entière et de ne jamais permettre au couteau d y toucher.

Chez un cheval qui depuis longtemps porte des fers nous trouverons que l espace qu’elle occupe n excédera pas un dixième ou un douzième de la circonférence totale tandis que dans un pied à l état de nature qui n a point été ferré elle en occupe environ un sixième Cette réduction de moitié de son volume normal est le résultat direct de l acte de parer et chausser le pied mais je crois que la plus grande partie du dommage est attribuable au tort inutile qu’ on a de parer plutôt qu’à la nécessité malheureuse de la ferrure La raison invoquée pour mutiler cet organe qui s amoindrit d une manière si marquée à chaque ferrage est la crainte très mal fondée qu’ il ne vienne à envahir tout le sabot.

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J’en possède dont les fourchettes n ont jamais été touchées du couteau depuis douze ans et pourtant il n est jamais arrivé à aucune d elles de croître avec excès mais tout le monde est émerveillé de la régularité de leur surface de la beauté et de la largeur de la fente qu’elles présentent.

La couche de corne revêtant la fourchette est plus mince de substance plus délicate de texture que celle de toute autre portion du pied et quand une fois elle a été détruite (p40) elle se reproduit très imparfaitement et avec parcimonie La première atteinte du couteau enlève entièrement cette couche mince de corne et met à nu la surface sous jacente tout à fait impropre par sa texture molle et humide à rester exposée à l action d un terrain dur ou à celle de l air il résulte de cette exposition forcée son dessèchement et son retrait de là naissent des fentes dont les bords dirigés en dehors forment des lambeaux ces lambeaux sont retranchés par le forgeron au prochain ferrage d où il suit qu une nouvelle surface semblable est mise à découvert et que d autres lambeaux y prendront naissance il en sera de même jusqu à ce qu enfin le coussin élastique saillant et bien fourni qu a interposé la nature entre la jointure naviculaire et le sol et si essentiel à sa préservation de toute injure soit converti par la déplorable intervention de l art en un semblant de fourchette desséché contracté et inflexible tel qu on le voit aux pieds de presque tous les chevaux qui ont été ferrés régulièrement depuis plusieurs années.

P52

On ne permettra pas aux fers de rester aux sabots du cheval plus de deux ou trois semaines sans être relevés car à l expiration de ce délai les têtes des clous se seront usées s adapteront moins bien aux étampures qu auparavant.

1 Comment on “Analyse d’un texte ancien sur les soins aux sabots pratiqué au 19e siècle.

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