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Document très intéressant MAIS il présente certaines notions qui restent dans la logique traditionnel (paroi porteuse) et sont fausses. L’explication pour la pousse de la corne n’est pas celle enseigné par KC Lapierre.

Le contenu apporte néanmoins beaucoup d’infos.

Source: H. GEYER, Institut d’Anatomie Vétérinaire, Université Zürich.

Le derme du sabot est constitué de tissu conjonctif. Il a trois fonctions:

1. de nourrir l’épiderme, car l’épiderme manque de vaisseaux

2. de faire une bonne liaison avec l’épiderme qui supporte des contraintes mécaniques

3. de faire aussi une liaison sûre jusqu’à la couche inférieure qui est l’hypoderme ou l’os de la phalange distale

Le derme a une couche superficielle, nommée Stratum papillare (papillae = protubérance en latin) = couche papillaire. Elle contient beaucoup de papilles pour avoir une très grande surface afin d’assurer une bonne liaison avec l’épiderme. La couche profonde du derme est nommée Stratum reticulare (stratum = couche ; reticular = en forme de filet en latin), car elle est constituée de beaucoup fibres, qui sont arrangées en différentes directions, c’est pourquoi le tissu apparaît comme un réseau.

La couche réticulaire du sabot a seulement une épaisseur de quelques millimètres, environs 2-3 mm et parfois jusqu’à 5 mm. Le derme n’a pas une grande convexité ; cette convexité est formée par les protubérances de l’hypoderme. L’hypoderme constitue un bon rembourrage; le bourrelet coronaire, avec une largeur de 15 mm, suit la peau poilue. Le coussinet plantaire donne la forme pour la fourchette. Les bourrelets de l’hypoderme sont couverts par le derme (fig. 1). (derma = peau en grec et corium = peau en latin)

Fig. 1: Surface du derme d’un sabot où la boîte cornée est enlevée

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a. bord coronaire

b. papilles périopliques

c. papilles coronaires

d. podophylles de la muraille

d’. podophylles de la barre

e. papilles au bord distal des podophylles, ici les podophylles sont subdivisées en papilles

f. papilles de la sole

g. papilles de la fourchette

h. papilles du talon

Le derme doit être bien attaché aux tissus inférieurs, c’est pourquoi il n’y a pas d’hypoderme sur la partie lamellaire de la paroi et de la sole. A ces endroits, le Stratum reticulare se poursuit directement dans le périoste ; souvent des fibres pénètrent dans l’os de la phalange distale (fig. 9, 11).

Sur la peau poilue, la surface du derme présente des papilles faiblement développées, qui sont seulement visible au microscope. A cet endroit, l’épiderme est aussi bien attaché au derme, car les poils souvent ont pénétrées les tissues jusqu’à l’hypoderme.

La peau non poilue, qu’on trouve aux sabots, a besoin d’une très grande surface du derme pour faire une bonne liaison entre la couche basale de l’épiderme et le derme. C’est pourquoi les papilles du derme sont si importantes au sabot, au point qu’elles sont visibles à l’oeil nu. En général elles ont une longueur de 2 mm, la surface du derme ressemblant à du velours. Mais beaucoup des papilles sont extrêmement longues, comme les papilles coronaires et les papilles distales du podophylle. Ces papilles sont entourées par une couche d’épiderme. Sur les coupes transversales,  les papilles se présentent comme des îles dans un environnement d’épithélium mou ou kératinisé (fig. 1-3).

Fig. 3: Coupe transversale des papilles du derme et l’environnement de l’épiderme de la zone intérieure de la couronne prélèvement de la coupe 15 mm au dessous du bord coronaire

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Avec le marker des vaisseaux (Willebrand) les zones internes des vaisseaux (l’endothelium) sont colorées en noir. On voit que les grands vaisseaux sont au centre, et les capillaires à la périphérie des papilles.

a. papilles

b. grands vaisseaux au centre

c. capillaires au bord des papilles

d. frontière entre tissu conjonctif et l’épithélium

e. cellules épithéliales de l’épiderme coronaire

Le derme donne la forme à l’entourage de l’épiderme. Dans la zone des papilles l’épiderme forme des tubules cornés; entre les papilles, l’épiderme produit la corne intertubulaire (fig. 2). La pointe des papilles est inclinée vers l’extrémité du membre c’est pourquoi la croissance de la corne est aussi dirigée dans cette direction.

Fig. 2: Papilles et corne tubulaire de la zone interne du segment coronaire

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a. papille du derme

b. vaisseau sanguin

c. vaisseau capillaire

d. nerf (et oui, y a un nerf dans chaque papille! ndlr)

e. frontière derme-épiderme avec la membrane basale

f. couche germinative de l’épiderme

g-h. tubules cornés

g. cavité médullaire

h. zone corticale

i. corne intertubulaire

Flèche. direction de croissance de la corne

Les lamelles cornées = feuillets = kéraphylles sont produites par les sillons de l’épiderme (voisin au derme), à la transition entre le segment coronaire et la région lamellaire, soit 1.5-2 cm au dessous du bord coronaire. A l’extrémité distale, où les lamelles dermales se divisent en papilles, l’épiderme, qui couvre les papilles, produit une corne tubulaire, qui remplit les espaces entre les kéraphylles. La subdivision des lamelles dermales en papilles se passe environ  2.5-3.5 au dessus d’un bord plantaire fraîchement paré. Cette corne tubulaire est un matériel supplémentaire, qui se détache souvent des kéraphylles. Le résultat de la désintegration de cette corne tubulaire est une ligne blanche molle et crémeuse, qui est souvent colonisée par des microorganismes.

Pour la liaison avec l’épiderme et pour l’adhésion des cellules basale de l’épiderme il y a une membrane basale entre le derme et l’épiderme. Cette membrane est très mince et contient des fibres de tissu conjonctif très fines (fig. 4). Les membranes basales ne sont pas visibles dans coupes histologiques avec les colorations de routine; mais avec imprégnation par l’argent elles sont colorées en noir et avec des réactions pour hydro-carbonate et glycoprotéine, elles sont colorées en rouge. Les cellules basales de l’épiderme sont attachées avec des hemidesmosmes à la membrane basale. Si cette membrane est perforée, le derme est ouvert et les vaisseaux commencent à saigner.

Fig. 4: Coupe transversale de la partie lamellaire. Dessin schématique de la paroi env. 5 cm au dessous le bord coronaire

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a-b. lamelles du derme

a. lamelles primaires

b. lamelles secondaires

c. membrane basale

d. couche germinative de l’épiderme

e-f. petites kératinocytes qui croissent vers lateral

e. cellules au début de cornification

f. cellules cornifiées

g. grands kératinocytes qui croissent de proximal à distal

h. kératinocytes qui croissent vers la corne coronaire

A. largueur des kéraphylles

Le derme nourrit l’épiderme par ses nombreux vaisseaux. Dans les papilles les grands vaisseaux se trouvent au centre et les petits vaisseaux, surtout des capillaires,  sont situés au bord des papilles, directement au dessous de l’épithélium. La vascularisation des papilles est démontrée en coupe longitudinale sur la fig. 2 et en une coupe transversale sur la fig. 3. Les deux figures représentent la situation à la zone profonde de la région coronaire. Surtout à la pointe des papilles l’irrigation sanguine et la nutrition des tissues peut être insuffisante.

Fig. 5: Coupe histologique de la partie lamellaire

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a. lamelles du derme, ramifiées (claire-gris)

b. couche germinative de l’épiderme (gris-noir)

c. grands vaisseaux au centre, regarde les petites capillaires (petite boules blanc vers latéral)

d. kéraphylles

e. corne coronaire

Fig. 6: Coupe transversale à la base des podophylles avec la couche germinative de l’épiderme et les kéraphylles. Les vaisseaux sont marqués en noir (facteur Willebrand).

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a. podophylles

a’. leur base située à l’interne

b. vaisseaux centrales

c. capillaires latérales

d. tissu conjonctif des lamelles secondaires

e. couche germinative de l’épiderme

f. kéraphylles

Sur les lamelles du derme (= les podophylles), on voit aussi dans les coupes transversales (fig. 4-6) que les grands vaisseaux se situent au centre et les capillaires en périphérie des lamelles secondaires. Sur les lamelles primaires, la crête près de la corne coronaire est une partie où l’irrigation peut être perturbée. Sur des échantillons de provenant de 10 chevaux, souffrant de fourbure, les lésions se trouvaient régulièrement à la crête des lamelles, sur les membranes basales et dans les couches basales de l’épiderme (fig. 7 : histologie normale, fig. 8 : histologie de fourbure).

Fig. 7: Crête des podophylles avec une liaison solide entre le derme et la couche germinative de l’épiderme et aussi jusqu’aux kéraphylles – état normal:

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a. lamelles primaires du derme avec des vaisseaux

b. lamelles sécondaires du derme (claire)

c. couche germinative de l’épiderme

d. crête lamellaire

e. kéraphylles

Fig. 8a: Dissolution de la couche germinative de l’épiderme des lamelles dermales à la crête des podophylles en cas de fourbure:

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a. lamelles dermales

b. dissolution du derme à la crête des podophylles

c. dissolution latéral

d. couche germinative de l’épiderme (gris)

e. kéraphylles

Fig. 8b:

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part de fig. 8a en haute magnification. Photos 2 semaines après l’état aigu de la fourbure

a. lamelles dermales

b. dissolution du derme à la crête des podophylles

c. dissolution latéral

d. couche germinative de l’épiderme (gris)

e. kéraphylles

A la base des lamelles du derme, de grands vaisseaux passent de proximal à distal. Aux différents niveaux,  ils donnent aux podophylles beaucoup de  rameaux vasculaires. A la base de ces rameaux, on trouve souvent des anastomoses arterio-veineuses.  Si ces anastomoses sont ouvertes, la périphérie des lamelles est moins irriguée.

Pour assurer une bonne adhésion des parties profondes au derme de nombreuses fibres courent du derme à l’os de la phalange distale. C’est le cas sur le segment de la paroi où les fibres pénètrent obliquement de proximal à distal dans l’os du pied. A cause de cette construction, l’os du pied est suspendu au derme du sabot (fig. 9). Mais à la sole également,  on y voit des fibres qui vont du derme de la sole vers le périoste de l’os du pied pour soutenir les forces de poussée (fig. 11).

Fig. 9: Coupe longitudinale au milieu de la paroi dorsale. On voit la liaison de la couche profonde du derme avec l’os du pied.

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a. os du pied

b. couche profonde du derme avec des fibres obliques qui courent de proximal à distal à l’os du pied

c. vaisseau

d. partie lamellaire

e. zone interne de la corne coronaire (clair)

f. zone mediane de la corne coronaire, les lignes sont les cavités medullaires du tubules cornés

Fig. 10: Coupe transversale du bord distal des lamelles molles.

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A la partie externe on voit déjà la corne supplémentaire. Dans la partie interne, les dernières papilles sont entourées de la couche germinative de l’épiderme

a. corne voisin à la corne coronaire (corne de la calotte); b ; c ; d ; e

b. kéraphylles

c. corne supplémentaire = corne tubulaire, qui remplit les espaces entre les kéraphylles

d. pointes des papilles, distal aux lamelles molles

e. couche germinative de l’épiderme

Fig. 11: Coupe longitudinale de la pointe de l’os du pied, qui montre la liaison avec la paroi et avec la partie apicale de la sole.

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a-b. os du pied

a. face dorsale

b. face solaire

c. couche profonde du derme de la paroi

d. partie lamellaire: derme, et entre les podophylles les kéraphylles

e. papilles, distal aux podophylles

f. zone intérieure de la corne coronaire

g. zone médiane de la corne coronaire

Les papilles de la sole et de la fourchette sont inclinées vers la pointe du sabot. À leur pointe la corne fait un petit coude de sorte que les tubules sont un peu plus inclinés vers le sol. Ce coude à la transition des papilles dans les tubules est sans doute une conséquence des forces, qui agissent de distal vers proximal.

Le derme contient de nombreux nerfs et a une grande sensibilité. A la base des papilles on trouve souvent fibres nerveuses bien visibles. Ces fibres sont sensitives et végétative, car elles règlent le diamètre des vaisseaux. Les fibres nerveuses se divisent en fibres si fine qu’elles ne sont pas bien visibles au microscope. Les fibres terminales se trouvent sous l’épiderme – mais on a aussi rapporté que quelques fibres nerveuses entrent dans la couche germinative de l’épiderme.

Les fibres nerveuses mises en évidence avec un marqueur qui indique les nerfs sensitives (le neuropeptide CGRP = Calcitonin-Gene-Related Peptide) sont visibles dans le segment de la sole à la base des papilles (fig. 12-13), et un des ces nerfs entre dans la papille (fig. 13). Sur les papilles dermales des autres segments, on trouve le même principe d’innervation. On peut s’imaginer que la sole, qui n’a pas d’hypoderme, est très sensible aux pressions du terrain ou de la pince. Si la corne de la sole est mince, la pression peut causer des douleurs.

Fig. 12: Fibres nerveuses au dessus des papilles du derme solaire. Les nerfs sont demontrés (en noir) avec une réaction pour un neuropeptide (CGRP), qui indique les fibres sensitives

GEYER12a. faisceau des fibres nerveuses, les fibres marquées sont noir

b. petite fibres, marquées

c. artères

d. veines

e. grande papille du derme

f. couche germinative d’épiderme solaire

g-h. nerfs et vaisseaux tout près de l’image droite en haute magnification

g. faisceaux des fibres nerveuse

h. fibres marquées (noir)

Fig. 13: Fibre sensitive marquée en noir (neuropeptide CGRP), coupée longitudinale dans une papille du derme de la sole.

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a. papille du derme solaire

b. fibre sensitive, noir

c. vaisseaux

d. couche germinative de l’épiderme solaire

e. autre papille du derme solaire

Mais aussi dans les régions où le derme est rembourré par l’hypoderme, comme au coussinet coronaire ou plantaire, le derme a une haute sensibilité.

Le derme ne peut pas bien s’élargir dans la plupart des localitions du sabot. Pour cette raison, toutes les inflammations qui sont accompagnées d’un gonflement produisent des énormes douleurs : les importantes pressions qui agissent sur les coussinets coronaire et plantaire empêchent un grand gonflement du derme dans ces régions et l’hypoderme lui-même est très bien innervé.

A la paroi et à la sole,  on voit dans les couches profondes du derme beaucoup des vaisseaux avec un grand lumen. Proximalement à la paroi et apicalement à la sole, ils sont situés un peu plus à l’extérieur; distalement à la paroi et vers l’arrière de la sole,  les grand vaisseaux se trouvent près de l’os du pied. Les vaisseaux ont aussi une fonction de coussinet; ils sont vidés par la pression et se remplient dans la phase de décharge. Le derme qui couvre les coussinets coronaires et plantaires contient aussi des grands vaisseaux; mais ils ne sont pas aussi larges que ceux situés dans les réseaux de l’hypoderme.

Le derme du sabot est un tissu très sensible, qui a pour tâche principale de nourrir l’épiderme et de faire une très bonne liaison avec lui. Cette liaison doit être très solide pour supporter toutes les forces mécaniques. Pour nourrir l’épiderme, le derme contient beaucoup des vaisseaux. La nourriture peut seulement être suffisante si les vaisseaux sont bien irrigués périodiquement.

Si on a un saignement au parage des sabots, le derme est ouvert en regard de cette lésion. Les saignements sont petits aux pointes des papilles, ils sont considérables à la base des papilles et plus profondément dans le derme.

Le derme contient une foule de nerfs (sensitifs et végétatifs): les nerfs sensitifs provoquent sévères douleurs dans tous les cas d’inflammation, car le derme se peut pas bien s’élargir dans les sabots. Les grandes pressions sur le tissu conjonctif provoquent les douleurs. Des douleurs sont aussi provoquées par des irritations mécaniques. La sensibilité fine pour le poser du pied est aussi enregistrée et contrôlée par des nerfs sensitifs mais, heureusement, cette perception à chaque pas ne fait pas mal.

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