fbpx

Le témoignage de Marine:

C’est un bien beau témoignage d’une relation dont beaucoup pourraient dire “dangereuse”, “inconsciente”… mais il n’en est rien. Les entiers sont avant tout des chevaux et éduqués correctement ils savent se montrer “civilisé” même en public et même en présence de juments en chaleurs! La preuve en a encore été faite chez MKW cet été pendant son “balai”!

D’ailleurs Marthe pourrait facilement répondre à vos question.

La clé? Vasectomie! Ils font ça très bien à l’ENV Nantes par exemple.

Bonjour,

j’ai découvert récemment votre blog et j’ai beaucoup de plaisir à lire vos articles…

Je souhaitais écrire pour vous livrer mon témoignage et pour nourrir ma réflexion au sujet des chevaux entiers. Je suis toujours curieuse des expériences des autres cavaliers qui s’inscrivent dans une même démarche respectueuse du cheval…

Je suis propriétaire de 2 entiers ibériques et d’un double poney hongre, tous les 3 cohabitent dans une pâture de 4Ha, ils sont pieds-nus, ma priorité étant leur bien-être et de répondre au maximum à leurs besoins fondamentaux d’équidés, et c’est bien pour cette dernière prérogative que je me questionne TOUS les jours… Cette configuration à 3 est récente en fait, je ne suis pas une “frimeuse”, je ne recherche pas un faire-valoir en ayant des chevaux entiers…c’est plutôt le destin qui en a décidé ainsi…

je vais essayer de faire court, mais je suis plutôt exaltée lorsque je parle de ma vie avec eux ! J’ai accueilli mon 1er cheval il y a bientôt 3 ans, un petit espagnol au grand cœur de 15 ans, ancien guerrier des arènes n’ayant connu que l’isolement et l’enfer de la corrida jusque-là. Pourtant la liste des “contre” était bien plus longue que celle des “pour”. Ce fut le coup de cœur, une évidence qui ne s’explique pas.

Avec lui j’ai tout appris, tout improvisé et effectué un grand virage dans mon “parcours équestre”, dépoussiérant tous mes acquis pour me remettre entièrement en question. C’est ainsi que j’ai compris qu’il ne se bagarrait pas contre moi mais contre le mors qui le faisait tant souffrir. Dès lors que je me suis débarrassée de cet artifice, notre relation a littéralement dépassé toutes mes espérances !

Mon cheval s’est métamorphosé au fur et à mesure que je lui offrais un rythme de vie “digne” où il retrouvait ses réflexes d’équidés, et nos balades en bitless sont simplement magiques ! J’ai eu à cœur de lui offrir un compagnon dès que j’ai pu, et paradoxalement, plus je lui apportais espace et congénère et plus je le sentais proche de moi… un bel équilibre, une complicité très épanouissante.

La question de la castration a toujours plané car je ne le destine pas à la reproduction, mais il se trouve qu’il est “pif” et que l’opération pour lui ne serait vraiment pas anodine dixit le véto, alors j’ai laissé la décision en suspens, parce que son âge “mur” m’inquiète quant à une opération que l’on pratique normalement sur des poulains et d’autant plus qu’il n’a jamais manifesté de réactions “dangereuses” ou de signes de “mal être” dû à un manque de fille…

Mais là j’extrapole bien sûr, c’est bien là le nœud du problème ! Récemment le destin a mis sur ma route un autre “dommage collatéral” de tauromachie, un lusitanien de 14 ans. Entier aussi…. j’ai très longuement réfléchi avant de prendre la décision de le recueillir (je n’ai pas acheté ce cheval on me l’a confié, je souhaitais acquérir un poulain, ça a remis ce projet à plus tard…) Ce qui m’a conforté dans ce choix c’est de lire que les clans de mâles célibataires à l’état sauvage sont des groupes sociaux établis, et que certains restent célibataires “à vie”. Au jour d’aujourd’hui, j’ai 6 mois de recul sur cette nouvelle cohabitation. Les premiers temps furent un peu musclés mais jamais inquiétants, je sens que la hiérarchie est bien établie et le climat est calme. J’ai observé au tout début une confusion sexuelle, mon 1er entier semblait se comporter avec l’hongre comme il l’aurait ferait avec une jument et s’octroyait l’exclusivité des “contacts”, cependant il tolérait le nouveau dans le groupe. Depuis, le nouveau arrivé a pris la dominance mais respecte le lien très fort qui unit les 2 autres.

Je sais que c’était une décision délicate, voire un pari très risqué avec des chevaux maladroits n’ayant jamais été éduqués en troupeau… mais je suis assez optimiste. Et en quelque sorte je les sens plus “vivants” que jamais… les voir très soudés et bien ensemble (inséparables mêmes) me conforte dans mon choix. Mais dans ma recherche de bien-être pour eux, je m’interroge énormément sur le fait de les garder entiers alors qu’ils ne se reproduisent pas… s’il s’agissait d’un poulain je ne poserai même pas la question et le ferai castrer, mais mes entiers ont respectivement 18 et 14 ans… ma grande question est la suivante : leur castration est-elle absolument à envisager ?

Au fond de moi je crois qu’un si grand bouleversement hormonal sur des chevaux adultes matures n’est pas à prendre à la légère…

– un cheval entier vivant en liberté et en troupeau 24h/24 et sans présence de juments dans un environnement large est-il réellement frustré et malheureux s’il ne se reproduit pas???

– Est-ce qu’une castration tardive est réellement concluante ?

Connait-on vraiment l’impact d’un tel acte sur la physiologie / psychologie de chevaux adultes???

Beaucoup d’interrogations… peu de matière en réponse… je n’arrive pas à statuer sur le sort de leurs “coucougnettes”, j’espère que vous l’aurez compris, pour des raisons issues d’un profond amour et respect pour EUX.

Alors merci d’avance d’accepter de partager votre expérience des chevaux avec moi si le cœur vous en dit!

Amitiés, Marine. (Coursac 24430)

blue marine

4 Comments on “Blue Marine

  1. Hello Marine. Tu nous offres un très beau témoignage qui me touche particulièrement.
    J’ai reçu un cheval qui a été castré, il était également pif…son histoire a risqué de finir sous le couteau de l’équarisseur: laparoscopie, castration et vlan: péritonite, fourbure, gangrène et la descente aux enfers.
    Tu peux retrouver tous les témoignages sur la page de FB “Omani danser avec la vie” …. et si tu le souhaites me contacter sans autre sur ma page privée : Patricia Wyssenbach.
    J’ai gardé tout au fond de moi la capacité de parler avec les chevaux, et je pense que certains témoignages d’Omani te conforteront dans tes choix. Un grand bravo en tout cas.

    • Merci Patricia pour ta sympathie, je serais très heureuse d’échanger avec toi ! Ce n’est pas la 1ere sombre histoire de sequelles post-castration que j’entends et c’est certainement ce qui nourrit ma petite voix interieure qui m’empeche la castrastion….
      En revanche Guillaume il serait très intéressant que tu developpes la question de la vasectomie qui me laisse très perplexe de prime abord… Merci d’avance !
      Marine.

  2. s’ils sont au pré entre potes et qu’en plus il n’y a aucun problème niveau comportement, en fait tout baigne. Je vois pas pourquoi il faudrait prendre le risque de le castrer. Sur ta photo ils ont pas l’air malheureux.
    Je ne pense pas que le fait de ne pas avoir de jument le fasse souffrir… Chez les juments on ne se pose pas la question, de savoir si elles souffrent de ne pas avoir d’étalon ? 🙂
    En revanche, ca risque de se corser si un jour une jument rejoint le troupeau 🙂

    • Bonjour,

      MKW indique que la sexualité fait partie intégrante des relations sociales “normale” d’un individu. (on parle aussi dans le cadre philosophique et scientifique de l’antispécisme) C’est intégré dans l’éthogramme.
      Eric Ancelet a aussi ce discours.
      Martine Hausberger également.
      Du coup, oui, “on peux se dire” que sans problème de comportement “visible” ils n’en souffrent pas.

      La sexualité est un domaine difficile car on peux difficilement en parler sans projections ni conditionnements sociaux…

Répondre à guillaumeparisotAnnuler la réponse.

En savoir plus sur Podologie équine ... libre.

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading