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Le déluge de conneries (que j’ai fini par effacer) qui a suivi mon post (sur ma page PEL facebook) sur les protections en plastique (appelées fers composites ou plastiques) m’a fait (refait) toucher du doigt que certaines personnes sont manipulées et que de ce fait, elles ne font que survoler le sujet, sans vraiment (réellement) chercher à vouloir comprendre VRAIMENT les choses. (surtout 2 élèves de l’école de Liège)

En fait, ça m’a vraiment fait peur.

Ce qui est vraiment dramatique dans cette histoire, c’est que l’on est exactement comme dans le cadre du débat religieux alors qu’on devrait communiquer de manière scientifique, rationnelle et objective.

Il est marrant de voir qu’une étude sur la difficulté à changer d’opinion vient d’être publié ! (lien)

Répéter sans réfléchir, c’est la base du système éducatif, du système militaire et finalement du « système » qu’il soit politique, professionnel, religieux ou autre… (un dicton militaire célèbre : « Réfléchir, c’est commencer à désobéir » m’a toujours laissé très perplexe)

C’est très marrant de constater que les meilleurs représentants de ces institutions ou groupes d’individus puissent montrer du doigt avec véhémence un système alternatif ou considéré comme sectaire (à tort ou à raison). Au final, ils ont exactement le même fonctionnement ! Ils obéissent à une volonté ou un règlement ou un texte de loi ou un dogme extérieur à leur libre arbitre ou volonté propre. Ils ont pour être plus précis, la volonté propre d’obéir.

Le jeune cadre dynamique, qui se pense « libre » et qui crie au scandale sur une secte est risible. Il est lui-même obédient vis à vis de sa société, de son employeur qui lui dicte ses règlements, lui impose des horaires, des cadences et des résultats, voir un habillement et parfois même un code de conduite ! Il va monnayer sa propre vie, ses idées et sa conduite… et se penser libre.

Les artisans du pied ferré, eux, voient dans le pied nu une secte de « sans diplômes ».

Au final, et sans rentrer dans les détails techniques, qu’est-ce qui nous oppose ?

Eux, ils ont payé le prix d’un apprentissage laborieux. Une institution leur a imposé SA vision du fonctionnement du pied du cheval et la manière de le gérer. Ils doivent donc évoluer dans un cadre scientifique et technique très stricte.

Les « podologues équins » (qui sont, je le rappelle, différents des pareurs naturels) eux, évoluent librement, dans un strict respect des lois physiologiques qui viennent du cheval. Ces lois sont évolutives car découlant en droite ligne des différentes recherches effectuées sur le sujet à travers le monde. Leurs formations payantes, et différemment structurées, sont toutes issues d’experts ayant suffisamment d’expérience sur le sujet pour pouvoir transmettre des connaissances, qui sont validées par la pratique de terrain et la reproductibilité partout dans le monde.

L’artisan du pied ferré veut bien faire son métier pour aider le cheval.

Le podologue également.

Ils ont donc tous les 2 un point de départ commun. Une structuration de formation différente mais qui a fait ses preuves dans les 2 cas, aussi bien de manière négative que positive. Il existe des centres de formations en maréchalerie très sérieux, d’autres ne sont justes que des boites à fric… Il existe des formations de podologie très sérieuses et scientifiques (modernes…) et d’autres qui fleurissent au gré du vent et qui meurent l’hiver l’après… car seuls comptent les résultats positifs cumulés et sur le long terme.

Le gros point positif des formations en podologie, c’est qu’elles sont libres justement. Les formations en maréchalerie sont réglementées et donc ont obligatoirement un cadre à respecter. Malheureusement, le cadre législatif est très lent (à intégrer l’innovation) et a beaucoup d’inertie…..  un peu comme un pétrolier… du coup, le temps que la formation soit mise en place, son contenu est déjà obsolète dans la plupart des cas. Ce n’est pas le cas des formations professionnelles privées puisque elles sont évolutives car non encadrées. C’est à la fois une grande faiblesse puisque leurs contenus peuvent être « bidons » mais c’est aussi une grande force puisque elles peuvent être très innovantes, car constamment mises à jour.

Certains me diront que les formateurs peuvent de toutes façon « sortir du cadre » et proposer des choses plus actuelles… OK.

Au final, on peut voir qu’au-delà des apparences, on ne peut pas vraiment dire qu’il existe un fossé énorme en matière de formation entre un artisan du pied ferré et un podologue équin. (et une véto me disait même que la formation PEL collait parfaitement à ce que disait le Dr Denoix ! Sur le fond, pas sur la forme…)

Stricto sensu, le nombre d’heures consacrées à l’étude du PIED du cheval est même supérieur dans le cadre d’une formation en podologie. Je ne vais pas re sortir les chiffres mais vous pouvez les trouver. Le programme d’un CAPA (réglementé), impose des matières générales qui seront inutiles dans une formation professionnelle qui s’adresse à des gens déjà actifs et/ou diplômés. Les matières spécifiques à l’activité du ferrage seront très chronophages et par conséquent vont prendre énormément de place dans le planning.

Au final, on voit bien la différence entre une formation spécifique, très orientée PIED et une formation réglementée faite pour former des jeunes à entrer dans la vie professionnelle avec un bagage généraliste et spécifique à leur activité artisanale.

Les connaissances acquises seront donc différentes mais il n’y aura pas de déséquilibre puisque chacune des formations aura eu un contenu spécifique différent puisque ayant à faire à un publique qui l’est également.

Les podologues n’ont pas de CAPA homologué par l’état … POURQUOI ?

Tout simplement parce que la communauté des artisans poseurs de fers ne le veut pas et ce partout en Europe !

DONC, le podologue n’aura pas de diplôme reconnu, NON pas à cause d’un manque de crédibilité ou de sérieux ou de bases scientifiques ou même de résultats, mais uniquement à cause d’un lobbying massif et très bien structuré.

L’argument « vous n’avez pas de diplôme » ne tient plus !

On a des diplômes. On a payé nous aussi des formations. On a nous aussi un nombre d’heures de formation de validées. (et au final, un nombre d’heures supérieur en ce qui concerne le pied spécifiquement !)

On a des résultats ! On n’a pas de plaintes de clients. (Alors qu’ailleurs, ça ne manque pas… lien)

On ne vole le travail de personne puisque dans la  majorité des cas, le podologue ira s’occuper des chevaux que personne ne voulait faire ou que les méthodes conventionnelles ont rendu boiteux.

Voilà pour le côté FORMATION. Messieurs, dès que l’aspect législatif aura évolué, nous auront notre diplôme reconnu par l’état. En attendant, ce n’est pas un problème de compétences mais bien de législation, ce qui est totalement différent.

Autre problème et majeur cette fois, ce sont les croyances. J’ai déjà fait un article là-dessus mais j’avais oublié qu’elles étaient si bien ancrées.

On m’a dit suite au post sur l’avenir très incertain de la forge :

Que SEUL le fer en acier (et OUI Mr jesaistout, fer pur + « un peu de carbone » = acier. Point) peut SOIGNER les pathologies.

Que le fer en plastique ne laissait pas respirer le pied.

Que le fer en plastique contrariait l’élasticité du pied, mais pas le fer en acier, puisque l’élasticité se situait au-dessus… !

Qu’une barre d’acier de 6m de long rebondissait sur l’épaule, donc ça prouvait que le fer était « souple » !

Que les étampures des fers plastiques n’allaient pas… sauf que c’était lié à la gestion de pathologies.

Que les fers plastiques allaient provoquer des tendinites…

Que les 3 ans de formation ne servaient pas à rien…

Que les fers en plastique ne sont pas au point.

Que les ferrures de sport seront toujours en acier… et les chevaux de sport toujours ferrés…

Et SURTOUT qu’on ne va ferrer QUE SI BESOINS.

ETC…

J’ai aussi vu un commentaire du style « qu’est-ce qu’on se marre… lol » signé « un MF très compétent ».

Moi, ça m’interpelle. Ces réactions, à chaud, prouvent 2 choses :

Il existe un discours contre évolutif en centre de formation qui met en place un raisonnement rétrograde poussant les jeunes à refuser en bloc toute nouveauté n’allant pas dans le sens de la tradition.

C’est-à-dire que le fer doit rester en acier, pour que la forge puisse continuer à vivre. On peut à la limite utiliser des alliages différents mais l’âme du métier doit perdurer. (et ça, ça remonte à loin !)

On fait croire aux jeunes (et donc aux moins jeunes d’avant… devenus ceux qui « rigolent sans argumenter ») que l’acier sera la solution à tous les problèmes… que la technicité permettra d’adapter les fers à chaque cheval et ensuite à chaque problématique.

La forge en maréchalerie serait donc une très complexe technique de gestion des pathologies du pied.

Etampure, couverture, pantouflage, garniture…. On va apprendre à influencer le fonctionnement du pied par une interface métallique .

« On va devoir s’adapter à chaque cheval, à chaque cavalier, à chaque terrain» nous dit-on.

Le cheval de sport, « DE SPORT » (!) Ce cheval très différent des autres, ne pourra vivre QU’avec ses prothèses ! (orthèses?)

Tous ces paramètres sont chiffrables je pense, en milliers… Il y a donc tout lieu de penser que 3 ans d’études ne seront pas grand-chose pour appréhender une tache aussi complexe ni même y passer des années de vie derrière (par la suite?)  pour commencer à maitriser cet art !

C’est pour cette raison précise que les artisans poseurs de fers ne peuvent pas accepter que des traines savates sans forge puissent oser prétendre « faire mieux » qu’eux… et ce sans avoir sué sang et eau, et fait moult tendinites derrière un gros réchaud.

Je comprends cette rage qui les anime tous les jours où, grâce au miracle des réseaux sociaux, essayant de remplir leur divine mission, ils vont recevoir quantités de notifications et MP sur des guignols râpeurs de corne sans diplôme se prenant pour des ingénieurs en locomotion équine, raconter avec une arrogance frisant le scandale, leurs conneries sur le pied nu !

Comment rester calme face à autant d’insultes à leurs idéaux ?

Comment résister au rire, face à autant de bêtises aussi grosses que débiles ?

Il donc temps d’arrêter cette mascarade et de faire une loi qui désigne « le parage » du jour au lendemain, comme un acte vétérinaire et d’attaquer toutes personnes qui n’aura pas passé par les 800h de forge.

Il persiste cependant une question dans cette situation : Qui a raison ?

Les artisans ont 2 socles argumentaires : une formation reconnue et une tradition séculaire.

C’est en fait la même chose… la tradition séculaire a rendu possible la reconnaissance « de fait » de la formation qui en découlait.

On a déjà vu que la formation n’était pas un argument. L’homologation n’étant juste qu’un problème de blocage administratif. Sans « blocage », nous aurions une formation en podologie équine en France.

La tradition ? Depuis quand une tradition est synonyme d’avancée technique ou d’idée de génie ? Depuis quand une tradition est innovante ? Depuis quand une tradition est intelligente, juste et réfléchie ? Une tradition, c’est « la transmission continue d’un contenu culturel à travers l’histoire depuis un événement fondateur ou un passé immémorial » Donc on ne peut pas dire que c’est très évolutif leur truc… Donc on peut même dire que c’est dépassé ? Parce que par définition, si on se contente de reproduire un truc immémorial… il risque FORTEMENT de devenir inadapté !

Le problème avec les traditionalistes, c’est leur manque de réflexion. On répète… pourquoi ? Ben parce que c’est la tradition ! Ok. On a toujours fait comme ça… alors pourquoi réfléchir plus loin ?

STOP !  J’en vois certains rire ou crier au scandale (dépend de la personnalité) Et les études ? Et la gestion des pathologies ? Et la prise en compte des besoins de chaque cheval ? Et toute l’expertise que ça demande ???

Les études ont va pas y revenir 50 fois ? Si ?

Concernant la gestion des pathologies…. Là, ça se corse.

Il est donc expliqué en centre de formation qu’on peut soigner des pathologies de pied (pathologies locomotrices).

Moi déjà, je pensais que c’était les vétérinaires équins, spécialisés en locomotion qui s’occupaient de ça… Y a déjà un problème. (ben oui, parce que sur 3 ans, y a au final, peu d’heures sur les pathologies en vrai…)

Après, je pense qu’il faut revenir en arrière et prendre les choses par le début.

Une question fondamentale se pose avant d’échafauder d’innombrables hypothèses…

LE CHEVAL MARCHE SUR SON ONGLE, donc ses parois, ou, SUR SA SOLE, donc son pied !?

Voilà, la base de départ à partir de laquelle TOUT va pouvoir se différencier. Fers vs pieds nus, Strasser vs PEL, Lapierre vs Enoff etc. !

Ce que les observateurs non motivés à comprendre appellent les guerres de chapelles. Ce serait soit disant spécifique aux pieds nus ??? Cela apporterait un « manque de crédibilité »… ce qui est une phrase très souvent employé par des professionnels qui sont contre les pieds nus au final.

Guerres de chapelles ? C’est nouveau ? C’est unique ? C’est spécifique au pied nu ? LOL MDR! LMFAO !

Sans déconner ??? L’opposition et la différence de point de vue c’est vieux comme le monde, bandes de rigolos de cirque ! Sortir ça comme argument, c’est du niveau bac à sable. Gauche/droite, cathos/protestants, végé/viandards, gasoil ou essence, boite auto ou manuelle, objectivistes/subjectivistes, homéopathes/allopathes… on peut en citer à l’infini et zoomer pour voir encore des différences plus subtiles !

Rien qu’en médecine humaine, les gens se bouffent le nez… entre services publiques… entre états !

Bref… Toujours est-il que la question fondamentale va amener à une mise en place de techniques plus ou moins adaptées et logique vis-à-vis de la conceptualisation qu’on a choisie au départ.

Parce que « au départ » on ne sait rien. On doit donc CHOISIR entre 2 visions différentes du fonctionnement du pied du cheval. Du coup, le « jeune » (expression utilisée par les politiques qui me hérisse) suivant son MILIEU, va CHOISIR une orientation professionnelle.

S’il évolue dans le milieu du cheval DE SPORT, il n’aura même pas à se poser de question.

S’il évolue dans un milieu de chevaux naturels, en troupeau, au pré, géré en fonction de LEURS BESOINS fondamentaux… il va se poser des questions… QUE FAIRE ?

Aller apprendre à forger, pour poser des fers adaptés aux milliers de possibilités pathologiques créées par le non-respect des besoins des équidés OU apprendre à gérer de manière autonome les pieds nus des chevaux qui n’ont pas vraiment de problème car évoluant dans un environnement adapté ?

Ha merde, cruel dilemme !

L’état et la communauté professionnelle a choisi pour lui… il devra aller apprendre à avoir des tendinites pour savoir mettre en œuvre une technique qu’il n’utilisera jamais !

MAIS la communauté de la forge, elle sera contente, car ses professeurs auront du job et la tradition sera respectée. Cerise sur le gâteau… le jeune POURRA TOUT A FAIT ne pas utiliser la forge, SI Il N’Y A PAS BESOIN ! Et oui !

Le souci, c’est que pendant la formation, on va lui apprendre que le FER est magique et indispensable à 90% des chevaux. (ça aussi, ça remonte à loin en fait !) Mise à part tout le côté mystique et traditionnel de la forge, du travail du métal et toute la technicité que cela demande (et que j’admire et respecte, pour de vrai) On va lui apprendre que le cheval MARCHE sur sa PAROI !

Si on fait travailler le cheval (donc le fameux cheval de SPORT !) il va USER sa paroi et arriver sur sa sole… MALHEUR !  La sole, ne sert pas à marcher, ni à supporter du poids ! La sole ne sert à rien finalement… C’est pour ça qu’on peut en enlever un peu ou même beaucoup… quand on pense que le cheval marche sur sa paroi.

Il est donc impératif de ferrer, avec des fers forgés. Problème, l’industrie a rattrapé tout ce petit monde et ils vendent aujourd’hui des MILLIERS de fers fabriqués en usine qui sont censés répondre à toutes les problématiques imaginables… donc au final, remplacer la sacro-sainte forge. Aie aie aie ! Sujet brulant ! lol

On enseigne déjà un truc qui n’est plus utile ! Aujourd’hui, les catalogues recensent des milliers de références et peuvent répondre à tout ce qu’un professionnel peut imaginer et même au-delà. Ferrage à froid, ou 5min au four et 3 petits coups de marteau et roule ma poule. La tradition en prend un sacré coup et nous les podologues on a rien fait !

Ce problème de formation « en retard » basé sur des trucs obsolètes n’est pas spécifique à la maréchalerie… Étant moniteur de plongée, je peux parler de l’évolution de l’enseignement de l’activité puisque j’ai commencé à plonger en 1993 ! J’ai passé mon 1er niveau sans système de flottaison ! Sans manomètres ! Il y avait un système dans le robinet de la bouteille qui bloquait la respiration une fois arrivé à 50 bar de pression. (on part avec 200b). C’était très anxiogène… et le système pouvait se coincer… donc ne pas libérer les 50 bars restant ! On devait donc apprendre un signe disant « je n’arrive pas à passer ma réserve » pour demander l’aider d’un coéquipier. Et bien figurez-vous que l’apprentissage de ce signe a perduré au niveau fédéral des années après la généralisation des manomètres et donc l’abandon des réserves mécaniques ! J’ai vue des cours en piscine, où des élèves tous équipés de mano, devaient simuler des pannes de réserves, parce que le moniteur appliquait « bêtement » son manuel du moniteur !

Là, on pense rêver !

C’est pareil pour l’enseignement de l’équitation qui est très longtemps resté dans le « faut tomber pour être bon »… pour arriver à « faut s’amuser et le reste on s’en fout »…

Qui n’a pas eu de cours d’informatique à l’école ? moi, je suis vieux… on avait des TO7 ! (lien) Alors qu’à l’époque existait déjà le PS2 d’IBM … L’enseignement a toujours un train de retard.

C’est comme ça… et SURTOUT quand tout repose sur une tradition.

Donc, on en était à: le cheval marche sur sa paroi, qu’il va user et mettre sa petite sole fine et fragile au contact du terrain… ouille ! Va faire le pauvre dada ! Crotte ! Va faire le pauvre cavalier ! Heureusement, le gentil artisan forgeron va pouvoir réparer tout ça  sous l’œil attentif de St Eloi, et par son sang et sa sueur, à la lumière de sa très longue formation et au doux son du marteau, tel Thor forgeant les armes d’Odin, va pouvoir clouer de bien belles semelles aux fier sabot du destrier enfin soulagé de tous ses maux !

Du coup, notre « jeune », on lui dit qu’un cheval marche sur sa paroi et que le fer, par son élasticité et les trous idéalement situés qu’on peut faire dedans, ça va permettre de gérer « au mieux » les tendinites que les chevaux pourront avoir.

Le jeune, lui, il a passé des soirées à réviser, il a passé des semaines à taper sur des barres d’acier… Il a passer des heures dans le froid ou sous le soleil de plomb à clouer des fers forgés sous les sabots de canassons plus ou moins coopératifs… en se faisant engueuler par un patron aussi coopératif que les chevaux… et là, on vient lui dire que bientôt les fers seront en plastique et que le pied nu est une meilleure solution ! BIGRE !

Première réaction à chaud : Bullshit ! Opposition, colère, déni…

Soit ça s’arrête là et ça permet de poster un LOL ! Voir des insultes sur le groupe des « maréchaud de France »… ou même un post rageur ou cynique sur la page PEL…

Au final, certains finissent par se poser les bonnes questions et arrêtent de reproduire à l’identique ce que reproduisait leurs formateurs et leurs formateurs avant eux…

Cela n’est permis que par une seule chose : commencer à réfléchir par soi-même.

Aujourd’hui, on n’apprend qu’à réfléchir par l’intermédiaire d’autre chose ou de quelqu’un d’autre. On ne réfléchit plus d’ailleurs…

Tout est fait pour éviter de réfléchir. On vend du « plug and play ». On vend du « Fast food ». On vend de la « méthode », des recettes, des techniques à reproduire… On vend des concepts à appliquer. Le tout emballé dans un diplôme, une certification, un label, un contrat… Mais a quel moment  aurez vous réfléchi ? Aurez vous pris du temps pour mettre en place un processus intellectuel qui ira chercher des idées nouvelles ? Des créations ? Des innovations ?

Aller chercher du savoir par soi même. Aller chercher des techniques nouvelles. Aller profiter des expériences des autres mais sans vouloir copier sans réadapter.

C’est ça la clef.

Donc, on est parti dans plusieurs directions, mais la base du problème reste pour moi, la question fondamentale :

Le cheval ne marche PAS sur sa paroi !

TOUT le prouve. Les seimes, les évasements, les décollements, la bascule de P3, la descente distale…

Au-delà de ça, le ferrage remonte à une époque où ces questions techniques ou scientifiques (éthiques??) n’avaient pas lieu d’être. Le cheval était une machine. point. Les fers un moyen de l’utiliser au-delà de ses capacités physiologiques. Le cheval n’a JAMAIS eu besoin de fers pour fonctionner. Par contre, l’homme de l’art a rendu le fer obligatoire pour le cheval en lui mutilant sa sole et sa fourchette qui sont ses principales structures de protection. Le fer rendu obligatoire a, de part sa conception rigide, modifié la locomotion du cheval en l’amenant à poser non plus talons en 1er mais pince en 1er… et c’est précisément cela qui vient provoquer la détérioration des structures de l’arrière du pied ET a faire souffrir les structures tendineuses dorsales palmaires (d’avant en arrière). L’absence de distorsion amène les structures à souffrir des contraintes médiales latérales (efforts de travers) et  provoque toutes les pathologies ligamentaires de soutient articulaires. La logique du parage « d’aplomb » qui veut amener la surface du fer parallèle au membre, amène des déséquilibres permanents chez les chevaux ayant des rotations des différents segments osseux. ( je ne parlerais pas des déséquilibres induits par des compensations posturales liées à des lésions ostéo énergétiques… qui sont perpétuellement contraintes par la mise « d’aplomb » !)

Du coup, si on combine une gestion du cheval domestique non adaptée, avec un appui semi permanent sur la paroi, par une prothèse rigide qui ne permet PAS au pied de fonctionner normalement… on a effectivement BEAUCOUP de pathologies possibles…

La GROSSE erreur ou le mensonge énorme est de faire croire aux jeunes en formation qu’ils vont SOIGNER les pathologies locomotrices des chevaux de sport…. avec des subtilités de forge.

J’ai reçu exactement le même discours en formation Lapierre, qui nous promettait de régler toutes les pathologies locomotrices avec son super parage ! (il est MF !)

Les pareurs Stress air ont le même discours ! Les élèves sont endoctrinés de la même manière ! C’est le plexiglass magique qui va tout résoudre… quitte a faire saigner, ce sont les toxines qui sortent ! (ironie)

Je vais prêcher pour ma paroisse, mais la PEL,  aujourd’hui, ne prétend RIEN résoudre… Et oui !

La PEL ne fait qu’éviter d’avoir des problèmes ! Et la magie de l’homéostasie, la magie de la vie… fait que en l’absence de problèmes à gérer… le corps peut se réparer tout seul ! C’est donc d’une simplicité enfantine.

Aucune subtilité de forge ne pourra SOIGNER une pathologie. Lapierre, l’a compris après avoir passé je sais plus combien de temps au musée de New York, avec un maître expert en forge d’art… Il a finalement compris tout seul que malgré tous ses efforts, malgré toutes ses remises en questions et malgré une maîtrise parfaite des techniques de forge, les pieds n’arrivaient pas aux résultats qu’il espérait.

La raison est simple : La forge ne fait que modifier la forme de la prothèse (orthèse). Le problème, la pathologie locomotrice, VIENT du concept rigide de la prothèse. DONC, on peut faire tout ce qu’on veut, une prothèse rigide provoquera des problèmes. « Un mal nécessaire » disent les gens qui savent… Pourquoi ? Parce que les celtes n’avaient pas de matériaux de synthèse… les chevaliers non plus… et les omnibus parisiens non plus… ET pourtant, ils y a eu des tentatives de fer articulés, mais uniquement en expansion ! Or cela n’est pas suffisant ! H.G Wood parle dans son bouquin d’une semelle souple qui amenait toute satisfaction ! C’était en 1880. P 74. Il décrit le Hartmann’s safety pads ! Il parle aussi de la ferrure Charlier qui apportait une importante évolution en remettant la fourchette et la sole dans leurs fonctions. ( lienlien )

Les subtilités de la forge sont donc inutiles… et TOUT les catalogues de fers différents également… au final, une simple ferrure fine et souple de galopeur serait l’alternative la moins traumatisante.

C’est pour cela, que les prothèses souples à coller ou a brocher sont des innovations des plus importantes.

La marque Razer l’a bien compris ! Elle explique très bien l’importance de la souplesse. Les polytrack également. Les Imprint Sport Horseshoes, les Easyshoes performance, les Duplos… Les FLEXX. Toutes ces entreprises ont compris qu’il fallait INNOVER et pour cela, proposer des solutions répondant au mieux aux besoins du système locomoteur du cheval. Quitte à laisser les traditions là où elles doivent être, càd au musée.

Les élèves ont demandé (avec raison) comment on pouvait ajuster au mieux des ferrures en plastique.

Logique quand on te rabâche toute la journée l’importance de la tournure… Sauf que les fers plastiques sont en « plastique », en matériaux de synthèse qui peuvent donc se mouler, se meuler, se tordre, se couper, se chauffer, se plier… bref… où est le problème ?

De toute façon, une fois qu’on a compris que la rigidité était LE gros problème, on n’a plus trop à se prendre la tête.

Toutes les solutions techniques RIGIDES sont néfastes. On pourra être leurrés quelques temps en pensant voir des évolutions qui ne sont en fait que des adaptations temporaires à une situation qui change. Exemple, j’ai des problèmes avec un fer dans le bon sens, alors je le retourne, ça donne un fer à l’envers… ça ne donne pas les mêmes contraintes… donc ça soulage les structures qui étaient trop contraintes et ça les reporte ailleurs dans le sabot… ce qui peut donner l’illusion qu’on a fait un truc qui allait dans le bon sens. Sauf que fondamentalement… la prothèse rigide est toujours rigide, qu’elle soit à l’envers, à l’endroit, étampé en arrière, en avant, avec de la garniture ou sans, ou en alu, ou asymétrique ou j’en passe et des meilleures !

La Souplesse de l’acier !

On peut très bien le voir sur cette vidéo : l’acier amortie bien ! (lien)

L’acier n’est pas amortissant, même de l’acier doux à faible proportion de carbone !

J’aimerais bien que les MF aient quelques cours de mécanique dynamique, plutôt que de rester dans la mécanique statique !

Source Wikipédia :

Les matériaux caoutchouteux sont bien connus pour leur faculté d’amortissement de vibrations, participant à la réduction du bruit.

Exemple : pour un caoutchouc de haute masse molaire partiellement vulcanisé, on relève à 40 Hz : Tv = 60 °C, {\displaystyle \eta \,} = 1 (valeur élevée) à 60 °C, et E’ = 200 MPa (à 60 °C).

À l’opposé, le facteur d’amortissement des métaux est très faible : au plus 10−3 pour l’acier.

Classement approximatif de quelques matériaux courants selon leur facteur de perte à la température ambiante et dans le domaine des fréquences audibles.
 
Facteur de perte / Matériau

10 exp 0  et plus / Polymère ou élastomère approprié (ex. : caoutchouc butyle)29
10exp−1 / Caoutchouc naturel, PVC avec plastifiant, sable sec, asphalte, liège, matériau composite de structure sandwich (ex. : tricouche métal/polymère/métal)
10exp−2 / Plexiglas, bois, béton, feutre, plâtre, brique
10exp−3 / Acier, fer, plomb, cuivre, verre
10exp−4 / Aluminium, magnésium
 
Il existe de nombreuses méthodes pour évaluer la performance des matériaux amortissants.

On peut même voir que l’aluminium a facteur d’amortissement moindre que celui de l’acier ! Contrairement à ce qui est VENDU par les commerciaux…

Je peux étayer sans fin, TOUS les arguments qu’on me propose !

J’ai passé des ANNÉES à réfléchir sur le sujet et à lire tout ce que je pouvais en allant chercher le savoir PAR MOI-MÊME !

Concernant les « APLOMBS » je vais publier prochainement une étude qu’on a fait avec une praticienne Shiatsu qui prouve que les aplombs ne sont que des postures compensatoires.

Exemple récent :

Le “parage” traditionnel  effectué par un artisan reconnu, avant la mise en place PEL:

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Respect des aplombs (parce que génétique ou de naissance ou “on peut rien y faire”…)

On peut reconnaître directement le professionnel qui a pratiqué ces gestes: Mutilation de la fourchette (même pas symétrique, donc c’est pas un Lapierre), grattage de la sole primaire autour de P3 (inutile!), parage à plat de la paroi et correction de l’évasement en pariétale à 90°. Les barres sont faites à l’arrache… Le cheval est sur sa paroi et dans une semaine, tout sera à refaire…

Mise en place PEL, c’est à dire parage physiologique en fonction des structures internes et mise en place de corrections ostéo, shiatsu, alimentaires

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En suivant les besoins du cheval et son fonctionnement, ça va très vite.

On pourrait penser qu’il suffisait de “râper plus à gauche” et c’était bon. Sauf que c’est le cheval et sa posture qui induit la déformation… donc si vous “redressez” de force par le parage ou des prothèses, vous n’allez pas agir sur la cause de la posture qui déforme… et vous allez sensibiliser le cheval et provoquer des tensions entre les pieds et la posture compensatoire! La PEL se contente d’assurer un fonctionnement optimal du pied et oriente les spécialistes pour finaliser les corrections qui permettront de régler le problème à la source! Du coup, la déformation s’en va toute seule… et le cheval reste dans son confort.

Concernant les évolutions de pieds, j’ai de la matière… j’ai publiés des dizaines d’exemples concrets d’évolution. La demande pour la PEL dans toute la francophonie depuis plus de 5 ans indique aussi que ça fonctionne partout !

Concernant les chevaux de sport…. Il en existe des centaines qui bossent pieds nus… pour peu que leurs gestionnaires s’intéressent un tant soit peu à leurs besoins ET que ceux qui s’occupent de leurs pieds ne les mutilent pas trop… On ment donc aux jeunes partout ! Un cheval de sport PEUT être pieds nus. Point. Arrêtez de colporter cette fausse information qu’un cheval de sport devrait obligatoirement être ferré.

On a tous vu les exemples des chevaux de courses plus performant pieds nus… c’est une réalité. (Leurs problèmes, c’est qu’ils ne sont pas géré par des podologues… tout simplement parce qu’on nous fait barrage !)

Concernant les vétos ben… eux aussi sont victimes de désinformation pendant leur formation ! Les choses évoluent me dit-on part ci part là… houais, je demande à voir sur le terrain, autre chose que des demandes de ferrures ortho, des antibios, des AINS et des bains de Javel…

Au final, J’ai pas encore trouvé d’arguments valables pour remettre en cause la PEL. J’en cherche tous les jours… parce que mon but est d’évoluer tous les jours. Non pas de reproduire bêtement un concept mais bien d’innover, de chercher, de trouver… tout ça pour essayer d’améliorer la vie des chevaux.

Mon but n’est pas de « bêtement » mettre tous les chevaux pieds nus… non pas que ce ne soit pas possible, mais il faut juste passer par les demandes des cavaliers qui ne veulent pas attendre la remise en fonction des structures. Les prothèses souples sont donc une bonne solution, puisque respectueuses du fonctionnement du pied.

5 Comments on “Manipulations mentales.

  1. Personnellement, je n’arrive pas a comprendre comment on peut encore dire de nos jours que le fer amorti, soit les gens sont complétement con soit ils n’ont rien dans le cerveau et du coup pas capable de s’occuper des pieds de chevaux.
    “Concernant les « APLOMBS » je vais publier prochainement une étude qu’on a fait avec une praticienne Shiatsu qui prouve que les aplombs ne sont que des postures compensatoires.”

    hâte de voir cette étude, j’ai toujours pensé que les aplombs était des postures compensatoire, en gros comme nous les humains, certains personne ont des pieds plat, creux, sec … mais ce qui est bien c’est que les prothèse sont pas en fer mais bien plus confortable et compense réellement nos problème (pour mon exemple j’ai les pieds creux on m’a fait des semelles pour soutenir mon pieds quand je marche/cours avec des chaussures/baskets mais bizarrement lorsque je suis pieds nu je ressent aucune gène alors que si je marche avec des basket sans les semelles au bout de 10/20 min de marche j’ai des douleurs au genoux)

    D’ailleurs pourquoi les MF n’ont jamais essayer de ce faire des basket entièrement en fer et de faire un footing de 10/12 km avec sa pourrait être drôle 🙂

  2. Encore une fois merci !!

    Démonter les réflexions des MF formatés à ne pas réfléchir (désobéir), puis encore une fois démontrer les bienfaits du PEL…
    Article partagé sur Facebook en invitant mes amis ayant encore des chevaux ferrés à prendre comme BONNE RÉSOLUTION POUR 2017 de réfléchir et de penser au bien être de leurs chevaux… 👍🏼

    Bonne année, Guillaume!

  3. je suis vos articles depuis quelques temps et m’intéresse aux pieds des chevaux de façon “amateur”. J’ai suivi une formation “informelle” de maréchalerie et j’ai la chance de connaître des maréchaux ouverts, conscients que les techniques et les idées évoluent, mais les mentalités sont plus lentes à évoluer de la part des cavaliers/propriétaires qui accusent souvent les maréchaux des maux de leurs équidés. Nos chevaux se déplacent sur un sol très abrasif (sol volcanique jeune), ce qui ne facilite pas l’évolution vers l’abandon des fers ou une adaptation plus souple. Toutefois, certains ont adopté une ferrure partielle et l’utilisation des “easy boots”. La disparité des opinions, le manque d’unité de discours, ne vont pas dans le sens d’une plus grande ouverture et la méfiance est de mise ! les maréchaux sont formés dans la tradition et s’ils évoluent vers de nouvelles technologies, ce n’est pas toujours avec succès. Le poids des mentalités fait qu’il faut qu’ils gagnent leur vie avec une clientèle qui ne sait plus trop à quel saint se vouer.
    En attendant, les chevaux doivent travailler et donc fonctionner. Je ne suis pas sûre de comprendre tout (dès qu’il y a de la physique….). Je m’occupe d’un poney (1,35m) qui est pieds nus depuis 7 ans que je m’en occupe et avec un parage simple et minimaliste, il n’y a pas eu de problème. Le maréchal vient la faire deux fois par an (je ne suis pas maréchal et tient pas à lui couper l’herbe sous le pied, mais plutôt lui montrer qu’il est possible de travailler un cheval pieds nus même dans un environnement agressif (le poney travaille en carrière, mais aussi en extérieur, dans les cailloux, une adaptation progressive de 6 mois fut nécessaire toutefois, mais je n’ai jamais eu d’easy boots). Je respecte le travail des maréchaux et la plupart ne demande qu’à évoluer!
    En espérant continuer de vous lire, voire vous rencontrer si vous veniez à la Réunion,
    MDA

  4. Impatient de suivre mon premier stage chez Eric Geerdens à Léglise (Luxembourg Belge) avec vous.
    Je suis déjà convaincu et je pare déjà. Mais ce qui me manque, c’est justement cette connaissance physiologique qui mène à travailler depuis la posture du cheval jusqu’aux corrections à apporter au pied.
    Je me doute bien que cela ne viendra pas en un WE, mais j’espère être mis face à un chemin d’apprentissage qu’il me tarde de suivre.
    Bonne année 2017

  5. mais bon sang ! je n’arrive pas à m’arrêter de te lire ! je suis passionnée ! nos 2 chevaux sont pieds nus : le 3 ans depuis sa naissance, et la jument de 9 ans depuis 2 à 3 ans. aucun problèmes à signaler sauf peut être l’effet du climat bretons sur les soles et fourchettes.il me semble qu’un espace sec et un peu abrasif pourrait participer à une meilleure santé des pieds. la variété alimentaire n’est pas vraiment au RV ( nous commençons la création de haies ( àprès le travail certainement harassants des personnes qui ont liquidé le paysage bocager breton)
    j’ai constaté un effet rapide du vinaigre de cidre badigeonné généreusement associé au curage curage régulier.
    site web partagé sur FB.
    merci pour la qualité de ton travail, vraiment !
    MURIEL

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