On me pose sans cesse la question du “quand? où? Pourquoi?” et SURTOUT, est-ce que si je suis pas pro ceci ou cela… etc !
Je vais donc essayer de répondre en une seule fois à tout le monde.
Je vais être tout à fait clair sur un point essentiel:
Je n’ai jamais voulu m’engager dans la formation de professionnels du parage.
POURQUOI?
et la décision complètement BIDON de la cour de cassation:
https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000031658542
J’ai déjà écrit un article là dessus: https://podologie-equine-libre.net/2016/04/26/linjustice/
Du coup, on comprend qu’il est illusoire d’espérer faire bouger les choses car la bureaucratie française mêlée au corporatisme des maréchaux ferrants avec un soupçon de lobbying des acteurs de la ferrure et des soins s’y rapportant font qu’on est pas sortie de l’auberge.
DONC, je n’ai pas voulu former de podologue professionnel car son activité est interdite. Les DAEP et leur annuaire officiel sont donc une sorte de publicité mensongère car il y a encore beaucoup de monde qui pensent qu’ils sont en règle ou reconnus, ce qui est, au yeux de la loi, faux.
L’IFPE, forme des podologues équins qui ont passé (ou vont passer…) le CAPA maréchalerie.
La Formation PEL s’adresse donc à des propriétaires de chevaux pieds nus qui souhaitent se débrouiller seuls.
Il est important de comprendre la genèse de la formation PEL.
J’ai commencé à travailler en tant que « pareur » à partir 2006 (environ). Je pratiquais le « pied nu » comme on dit ou à l’époque le « parage naturel » pour nos chevaux. J’ai fait le 1er stage Lapierre en mars 2008 et j’ai découvert que le parage naturel et la podologie équine n’était pas la même chose. Ce stage m’a ouvert les yeux sur une pratique beaucoup plus complexe que mettre un coup de râpe et un coup de rénette …
J’ai vraiment aimé le contenu du stage et j’ai décidé de continuer.
6 stages et un an et demi plus tard… j’avais la théorie et la pratique de l’IAEP. J’ai déposé mon statut d’auto-entrepreneur en avril 2010. Je me rappel que c’était la panique chez les MF à l’époque ! Merci à Gérard Larcher et Dominique Fonseca d’avoir su modifier habilement le code rural pour bloquer absolument toute tentative de création du métier ou de pratique de la podologie équine, c’était en janvier 2011.
En 2013, je changeais de département, et ayant perdu pas mal de clientèle, j’ai consacré du temps à commencer mon blog. A l’époque, c’était la seule source d’informations en français au sujet de la podologie équine. C’est l’époque où j’ai commencé à complètement changer mon parage aux vues des nombreuses désillusions offerte par la méthode Lapierre.
Beaucoup de détracteurs colportent que la PEL (podologie équine libre) serait une copie de la PEA (podologie équine appliquée). C’est le point de vue des gens qui continuent à utiliser la PEA… mais tous ceux qui ont commencé par la PEA et ont ensuite appris la PEL savent que c’est complètement faux. J’ai tout simplement dû trouver des solutions à des problèmes que la PEA ne me permettait pas de régler. La PEL s’est faite ensuite par l’addition d’outils pédagogiques destinés à rendre la transmission de la méthode plus facile et surtout reproductible.
La base de la méthode scientifique, c’est :
ESSAI > ERREUR > MODIFICATION > REPRODUCTION
J’ai procédé de cette façon.
Certains, procèdent d’une autre façon…
C’est donc assez naturellement que j’ai « modifié » la méthode Lapierre pour arriver à d’autres résultats. J’ai été chercher tout ce que je pouvais trouver à l’époque… Strasser, Ramey… Jackson, Ovnicek, Taylor, Bowker, O’Grady, Savoldi, Hampson, Guerrera… et j’en oublie !
C’est la fourbure et les talons fuyants qui m’ont poussé à chercher toujours plus loin. Le savoir étant ainsi fait que, quand tu commences à avoir l’impression d’avoir trouvé, tu découvres que tu n’en sais pas assez…
A partir de 2010, les gens commençaient à parler du pied nu grâce à Planète Cheval au Naturel et à un autre magasine alternatif dont j’adorais les articles (trou de mémoire !). Les gens me demandaient de plus en plus d’infos par mail ou en commentaire du blog ! (donc après 2013…)
La problématique que les gens posaient étaient à 80% la même :
Je ne trouve pas de professionnel compétent et/ou disponible.
HELP ME !
C’est comme ça que j’ai écrits de plus en plus d’articles pour aider tout ces gens situés aux 4 coins de la France… puis en Belgique, en Suisse, au Canada… au Maroc, en Tunisie !
J’apprenais des trucs et j’écrivais pour partager ce que j’avais trouvé. Ce travail de chercheur et de publications “libres” m’a passionné!
La suite logique ce sont des stages.
J’ai commencé très timidement avec une formation d’une journée aux écuries Terre d’Illich à la grande époque.
Nikola Feistinova m’a ensuite harcelé pour organiser un stage près de chez elle au domaine des sapins dans le puit de dôme. C’était cocasse puisque c’était l’ancienne habitation d’un « collègue » DAEP !
Ma pratique s’est développé grâce aux stages car se confronter à la vraie vie des gens aux 4 coins de la France permet de vraiment appréhender une multitude de problématiques. Répondre aux questions les plus « tordus » permet de bien retourner les idées dans son cerveau et rendre la théorie et la pratique accessible aux plus grands nombres demande de sérieusement s’y pencher. Ma formation d’éducateur sportif m’a beaucoup aidé.
Le PEL 1 pose les bases de ma compréhension du fonctionnement du pied du cheval, son anatomie fonctionnelle, détaille chaque structure pour en comprendre sa fonction puis sa forme. Le but étant de pouvoir cartographier le sabot pour savoir précisément où se situe chaque structure afin de symétriser correctement structures internes et externes. On détaille les outils et la façon de s’en servir et on applique sur du concret étape par étape. Je parle également des soins de bases, des besoins du cheval et de son environnement. La théorie est très importante car elle permet d’avoir une idée clair de se qu’il faut faire et surtout d’avoir un cadre précis pour ne pas risquer de faire moins bien qu’avant ! (le but atteint étant d’arriver à faire 10x mieux…)
Arriver à un bon niveau de connaissance et de pratique en podologie équine est assez facile mais arriver à faire en sorte qu’une part importante de ses stagiaires puissent gérer leurs chevaux pieds nus sans trop de problèmes est plus difficile.
Heureusement, pour une majorité d’entre eux, il était difficile de faire pire que leurs professionnels… soit absent, soit pas assez présent, soit carrément « mauvais ». C’est d’ailleurs ça qui sauvent beaucoup de pareurs ou de méthodes de parage, c’est que la situation de départ est tellement catastrophique que quoi qu’on fasse on peut y trouver du mieux !
C’est d’ailleurs ça qui fait enrager les MF qui regardent ça de loin et ne trouvent dans la plupart des cas « rien d’extraordinaire »… oui, certes, sauf que… ben, fallait le faire ! Il n’y a peut-être rien de sorcier (et c’est vrai !) mais en attendant, faut quand même savoir le faire ET le faire de manière sérieuse et régulière. C’est bien pour cette raison que les propriétaires déçus des approches ou des soins de leurs professionnels finissent par se remonter les manches (et ce, quelques soit le niveau ou la discipline).
Tout cela nous amène à des années de stages et à des centaines de stagiaires formés.
On a fini par me demander des stages réservés aux professionnels. Au début, je ne comprenais pas la demande. J’ai fini par comprendre que les « pros » du secteurs équins, ne voulaient pas se mélanger aux « propriétaires ». Effectivement, les questions et les problématiques de terrains peuvent ne pas être les mêmes. Effectivement, logiquement, le niveau de connaissance peut ne pas être le même.
C’est donc pour eux que j’ai mis en place le FAMEUX stage PRO…. Qui est destiné aux « professionnels du secteur équin » ! Ce stage n’a jamais eu pour but de former des podologues…
J’ai donc eu des gestionnaires de pensions, des moniteurs, des vétérinaires, des ostéopathes, des éleveurs, des cavaliers pros… quelques maréchaux ferrants devenus par la suite des maréchaux déferrants. J’ai aussi eu des agriculteurs puisque la prise en charge VIVEA leurs permet de se former aux techniques liées à l’élevage dont fait partie la podologie équine.
Finalement, le STAGE PRO était un stage réservé aux gens ayant un siret en lien avec le cheval et donc pouvant bénéficier d’une prise en charge. J’ai mis en place un programme sur 3 jours et une pratique réelle à la fin du stage.
Qu’elle ne fut pas ma surprise de découvrir que certains avaient du mal à prendre un pied… ou qui ne connaissaient strictement RIEN à l’anatomie… et pour qui, je devais de toute façon apprendre les bases de ma méthode, exactement comme je pouvais le faire avec des particuliers !
Oui, un véto saura pas mal de trucs au niveau anatomie mais paradoxalement, pas grand-chose au niveau podologie équine pure… Oui, un cavalier pro saura faire une intraveineuse avec 4 grammes et dans le noir… mais ne saura pas comment manier une râpe. Oui, un moniteur saura gérer un cheval mais pas du tout se positionner pour râper ou n’aura de connaissances sur les pieds… et au final, mon programme « pro » devenait beaucoup trop lourd pour des gens avec des compétences très hétérogènes mais des besoins très similaires.
Même le maréchal en chef de l’ENE a dû « apprendre » à parer selon les repères de la PEL.
Certes, il ne lui a pas fallu plus de 5min pour maitriser l’affaire mais il a dû apprendre les bases comme tous les stagiaires. (Ses habitudes, croyances et automatismes étant des freins immenses par rapport aux débutants…)
Finalement, j’ai vu que « le stage pro » ne se justifiait pas vraiment…
Il faut donc le répéter, le stage pro n’était pas destiné aux professionnels de la podologie (mais ça aurait été une bonne idée !).
NON, on ne devient pas « podologue équin professionnel » avec un stage PEL et tous ceux qui essayent quand même se plantent et me font passer pour un clown, je sais. Je ne suis pas responsable de ce que peuvent décider les gens, pas plus que l’autoécole est responsable des accidents des jeunes en sorties de boites…
EN REVANCHE, le stage PEL permet de gérer convenablement les pieds de son ou de ses chevaux, à la maison (idéalement) ou en pension (plus dur), en étant sérieux, appliqué et patient.
Le stage PEL 2 vient renfoncer le clou et bientôt le PEL 3 pour continuer et voir des cas de plus en plus difficiles, de façon à pouvoir faire face plus facilement dans la gestion du quotidien des équidés qui peuvent parfois nous en faire voir de toutes les couleurs.
Il est regrettable que les gens n’aient pas plus le réflex de revenir en stage… parce que le contenu du PEL 1 est déjà vaste. Suffisamment vaste pour que deux jours ne suffisent pas à tout intégrer. Le travail personnel d’intégration et la pratique régulière sur plusieurs mois seront nécessaires pour absorber. Il est donc utile de revenir se faire corriger et revoir ce qui a évolué entre temps, puisque je fais évoluer mon travail régulièrement.
C’est pour cette raison que, pour l’instant, je ne vois pas d’intérêt pédagogique à reproposer des stages pros. Il pourrait y avoir un intérêt financier mais contrairement à ce que pensent mes détracteurs, je ne bosse pas pour le fric, juste pour vivre d’un métier qui me passionne.
Je vois par contre l’énorme potentiel de la formation en ligne par le temps et le rythme que les stagiaires pourront y consacrer. Certains vont vite, d’autres plus lentement et c’est frustrant quand on a que 2 jours pour contenter tout le monde.
Rien ne remplacera la pratique en présentiel mais j’ai suffisamment d’idées et d’expérience de la formation aujourd’hui pour savoir, entrevoir, tout ce qu’on va pouvoir mettre ne place.
Y aura-t-il d’autres stages pros ?
Peut-être, puisque je ne suis pas fermé. Sans doute devrais-je préciser le contenu et les prérequis ou m’adapter à la demande afin de proposer une formation qui puisse être prise en charge, puisque les pro ont cotisés et que c’est une possibilité. Toutes les propositions sont les bienvenus.
Il nous faudra également trouver un lieu d’accueil sérieux, confortable (une VRAIE salle de cours!) et avec des chevaux et/ou une capacité d’accueil équin.
La dernière raison est aussi que l’administratif à gérer pour la prise en charge est ultra lourde et que étant seul pour tout faire, je me suis recentré sur la base.
Je proposes des coaching privé au programme complètement sur mesure pour les écuries pros qui veulent se former, c’est donc une autre possibilité.
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Il est aujourd’hui évident que la PEL permet de gérer à peut près n’importe quel cas, notre seul questionnement aura été sur les chevaux qui font le GR20 en Corse et qui peuvent déchirer d’usure une VIPER en moins de 10 jours… Là, effectivement… je trouves ma limite. On a aussi tous les chevaux qui sont poussés bien au-delà de leurs possibilités physiques et physiologiques par la demande de cavaliers qui ne pensent qu’a court terme et c’est bien volontiers que je laisse ce travail aux maréchaux ferrants. La PEL se heurte également au monde du cheval « business » pour qui la « ferrure obligatoire » par ignorance, traditionalisme ou même contrats ne peut trouver aucune alternative. Le moins pire étant de leur mettre des semelles souples brochés mais c’est encore trop peu diffusé. Ca fait mal au cœur pour ces chevaux, mais on n’y peut pas grand-chose.
Merci! Nous ne mesurons pas ton travail, tes recherches, tes expériences, mais nous mesurons le grand Homme que tu es!
Avec toute notre gratitude l équipe Escapade Equestre ( moselle ).
Bonjour, si vous décidez de lancer une formation niveau 1 en ligne, j’en serai 🙂
Bonjour, je serai intéressée par une formation en ligne.
J’ai suivit une formation canadienne » pieds nus » et votre méthode serai un plus.
Merci pour vos renseignements.
Sonia
Bonjour Guillaume pour ton travail et ton acharnement a faire comprendre que les pieds nus sont la solution pour le bien être de nos chevaux a notre époque la science est présente pour expliqué le fonctionnement d’ un pied de cheval . Merci Guillaume de nous communiqué tes connaissances . Je pense que c’est comme l’équitation éthologique issue de la science et de l’étude de comportement il y a une inertie impressionnante à faire comprendre que l’avenir pour nos chevaux c’est l’ouverture d’esprit a avoir . J’attend vos date de formation PEL 2 MERCI
Coucou 😀
Effectivement étant monitrice, j’avais déjà beaucoup à apprendre sur un stage particulier, et je trouve ça intéressant d’en refaire régulièrement. Je trouve que le fait qu’il y ait plusieurs niveaux de stage est suffisant pour ceux qui veulent en apprendre davantage. Je trouve aussi que ça pourrait être intéressant de pouvoir se faire financer la formation en tant que pro, ou en partie, ou le premier stage ou les suivants (je suis particulier avant d’être pro finalement mais je pare aussi la cavalerie du Club). Pour cela j’imagine qu’il faudrait trouver une solution qui te convienne aussi.
Cool cette petite réflexion 😁 bonne continuation !