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Mais pourquoi on est arrivé a un tel niveau d’agressivité pour les pieds des chevaux?

Xénophon avait déjà compris empiriquement, les fondements de la podologie équine: un environnement propice permet aux pieds de se développer correctement. La distorsion (déformation de la boite cornée en 3 dimensions) et la stimulation du dessous du pied, permettent la croissance des structures internes et par là même la production d’un sabot de qualité suffisante pour faire tout ce qu’on peut imaginer.

Les arguments fallacieux tels que: mauvaise corne, génétique, glissades, usure sur route, cailloux ou encore le saut ne prennent pas en compte les capacités du pied du cheval à pouvoir s’adapter à l’environnement auquel il est soumis.

Voir la page de Pete Ramey: http://www.hoofrehab.com/Article/Wildhorses/Sub%20page/WildHorsePictures.htm

L’environnement comprend la nourriture, les sols, le climat, et l’activité du cheval. Dans la nature l’activité du cheval dépend directement de son environnement et servira avant tout à sa survie. On comprend donc qu’il a toujours été vital pour le cheval de pouvoir s’adapter … surtout quand on est une proie au régime exclusivement végétal.

Les chevaux feraux de l’ouest Américain vivent parfois dans les cailloux. Ces chevaux n’ont rien de “spécial”,  ils sont les descendants des chevaux des conquistadors, lâchés pour leur développement.  Le cheval ayant disparu du continent Américain aux environ des 1eres glaciations. (Buffon en fait clairement mention dans son HISTOIRE NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE, AVEC LA DESCRIPTION DU CABINET DU ROY. en 1753, p.178 du tome 4)

Buffon, dit aussi:

La plus noble conquête que l’homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats.

C’est une créature qui renonce à son être pour n’exister que par la volonté d’un autre, (…) se livrant sans réserve, ne se refuse à rien, sert de toutes ses forces, s’excède et même meurt pour mieux obéir.

C’est par la perte de sa liberté que commence son éducation, et c’est par la contrainte qu’elle s’achève : l’esclavage ou la domesticité de ces animaux est même si universelle, si ancienne, que nous ne les voyons que rarement dans leur état naturel.

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Ils sont toujours couverts de harnois dans leurs travaux, on ne les délivre jamais de tous leurs liens, même dans les temps du repos, et si on les laisse quelquefois errer en liberté dans les pâturages, ils y portent toujours les marques de la servitude, et souvent les empreintes cruelles du travail et de la douleur ; la bouche est déformée par les plis que le mors a produits, les flancs sont entamés par des plaies, ou sillonnés de cicatrices faites par l’éperon ; la corne des pieds est traversée par des clous, l’attitude du corps est encore gênée par l’impression subsistante des entraves habituelles, on les en délivreroit en vain, ils n’en seroient pas plus libres ; ceux même dont l’esclavage est le plus doux, qu’on ne nourrit, qu’on n’entretient que pour le luxe et la magnisicence, et dont les chaînes dorées servent moins à leur parure qu’à la vanité de leur maître, sont encore plus déshonorés par l’élégance de leur toupet, par les tresses de leurs crins, par l’or et la soie dont on les couvre, que par les fers qui sont sous leurs pieds.

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Non, vous ne rêvez pas, ce cheval est bien au paddock pour la journée… il s’acclimate à sa futur nouvelle vie… trotteur de course!

Buffon toujours: La Nature est plus belle que l’art, et dans un être animé la liberté des mouvements sait la belle Nature : voyez ces chevaux qui se sont multipliés dans les contrées de l’Amérique Espagnole, et qui y vivent en chevaux libres, leur démarche, leur course, leurs sauts, ne sont ni gênés ni mesurés ; fiers de leur indépendance, ils fuient la présence de l’homme, ils dédaignent ses soins, ils cherchent et trouvent eux-mêmes la nourriture qui leur convient, ils errent, ils bondissent en liberté dans des prairies immenses, où ils cueillent les productions nouvelles d’un printemps toujours nouveau ; sans habitation fixe, sans autre abri que celui d’un ciel serein, ils respirent un air plus pur que celui de ces Palais voûtés où nous les renfermons en pressant les espaces qu’ils doivent occuper ; aussi ces chevaux sauvages sont-ils beaucoup plus forts, plus légers, plus nerveux que la plupart des chevaux domestiques, ils ont ce que donne la Nature, la force et la noblesse, les autres n’ont que ce que l’art peut donner, l’adresse et l’agrément.

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On lit toute l’incompréhension dans son regard… mais pourquoi tu me fais ça?

En étudiant la littérature vétérinaire aussi loin que je le pouvais, je m’aperçois qu’il manque des pièces au puzzle. J’ai commencé un inventaire en reprenant celui de Rey:

http://podologie-equine-libre.net/2013/03/11/bibliographie-sur-la-marechalerie/

On saute donc de 355 av JC (mort de Xenophon) à  Laurentius Rusius en 1533 avec “l’art du maréchal”. Cela nous fait un sacré “trou” !

On fait cela correspond peu ou prou au moyen âge. Malheureusement, l’église et les moines copistes étant passés par là, beaucoup de bouquins sont passés à la trappe.  (ok, les incendies aussi…) Les ouvrages du moyen âge ne sont pas “scannable” par les machines et cela doit se faire à la main. Beaucoup de ces ouvrages sont également la propriété de riches collectionneurs, les livres anciens étant devenus “un placement” déductible des impôts. Certains “bouquins” pouvant se négocier aux alentours des 250 000 €.  (oui, oui!) On comprend qu’on ne puisse pas les trouver sur google book… On peut aussi penser que Rey, en tant que vétérinaire ne se soit attaché qu’aux travaux de ses “proches” contemporain, ce qui écarte de fait, les productions du moyen âge.

J’ai donc lu pas mal d’ouvrages que je pouvais trouver sur Google book ou sur le site de la bibliothèque de l’ENE où l’ont peut trouver une quantité énorme d’ouvrages grâce au superbe travail de Patrice Franchet D’esperet, que je salue au passage!

Mon but : essayer de comprendre la logique du ferrage et savoir si on parlait de pieds nus…

Dans Notice historique et raisonnée sur C. Bourgelat. de Louis-Furcy Grognier, 1805:

p.137 on peut y lire une analyse des écrits de Xénophon car à l’époque le débat fait rage pour savoir si oui ou non les les grecs ferraient leurs chevaux.

p.142 C’est donc la mode, le luxe, plutôt que la nécessité , qui a introduit l’usage de ferrer les chevaux. Si la ferrure était nécessaire à ces quadrupèdes , la nature les aurait fait naître ferrés.

p.143 “L’effet le plus pernicieux de la ferrure est d’avoir rendu les fers nécessaires aux pieds des chevaux.”

Hallelujah!

Ensuite: Lafosse père proposa de substituer au fer une espèce de soulier assujetti au paturon par des lanières. Cette idée , qui n’eut point de succès, prouve que ce grand praticien était profondément pénétré des inconvénients de la ferrure

Nul doute que dans quelques siècles , cette pratique ne s’efface :

il serait insensé d’en demander la suppression dans le moment actuel ; mais du moins, si nous ne pouvons nous dispenser de ferrer les pieds des chevaux , déformons et altérons ces organes le moins possible.

Louis Furcy Grognier était donc un visionnaire! (Inutile de vous dire que ses collègues scientifiques ne partageaient pas vraiment son opinion!)

p.151 il fait mention de l’invention d’un certain Maurice de Saxe et de son “fer à tous pieds” qui n’était qu’une hipposandale en cuir muni d’un fer très léger!

Dans Instructions et observations sur les maladies des animaux domestiques, de P. Chabert en 1808, il précise “On ne ferre pas les chevaux aux colonies (parce qu’il n’y a pas de chemins pavés)” il indique la durée de vie des chevaux là bas qui est d’environs 20 ans, ils supportaient des charges de 150/160 livres, donc environ 68 kg et parcouraient de 4 à 8 lieues par jour, donc environ de 16 à 32 km!

(à ce sujet, dans Dictionnaire universel des poids et mesures anciens et modernes, les explications sur “la livre” prennent 24 pages….dans le même ouvrage p.210 on a des explications sur “la lieue” unité de mesure des longueurs utilisée avant le système métrique…)

Des chevaux pieds nus, portant 60 Kg sur des distances de 16 à 30 Km, pieds nus? Mais comment est-ce possible??? Bigre! (inutile de préciser que l’algohm et le vitabiol étaient inconnus à l’époque!)

Dans “Cours théorique et pratique de Maréchalerie vétérinaire. – Paris, en 1817  de Jauze. il mentionne:

“Parmi les auteurs de la première classe, nous pouvons citer en passant Xénophon, de Re equestri; Homère, Appien. Ces deux derniers, dit Bourgelat, parlent du fer à cheval; le premier dans le 151e. vers du II”, livre de l’illiade; et le second, dans son livre De Bello Mithridatico. Suétone, in Nerone”.

Bourgelat les a lu et il n’en fait pas vraiment mention dans ses propres écrits.

POURTANT, dans La maréchalerie française: son histoire depuis son origine jusqu’à nos jours. –Paris, 1867 de .J. P. Mégnin, il est clairement fait mention que la ferrure chez les Gaulois n’était pas permanente mais temporaire et que c’est eux qui ont amené la ferrure chez les Romains. Les Romains ayant interdit les cultes Celtes et druidiques, on ne sait peu de chose d’eux, sachant que les druides qui étaient les forgerons de leurs époques, avaient une tradition de transmission uniquement orale!

Dans Moyens de conserver l’aplomb du cheval par la ferrure, de Sanfourches, 1818, il est fait mention de pas toucher la sole ni la fourchette. (p.9)

Dans le pied du cheval et la manière de le conserver sain, de W. Miles, 1856, il est fait mention de bons conseilles de parage. Il conseil de parer les barres à la hauteur de la sole et de ne jamais toucher à la fourchette. ( p.38 )

Dans Voyage aux colonies orientales, de  Auguste Billiard entre 1816 et 1820, il rapporte: “A la Réunion, on ne ferre pas les chevaux pour qu’ils puissent plus aisément gravir dans les rochers.”

Dans Traité du pied considéré dans les animaux domestiques. de J. Girard, 1825, il indique:

Comme il a été dit précédemment, le bord inférieur de la paroi détermine la circonférence du dessous du pied, dépasse la sole, ainsi que la fourchette, sert à l’appui et reçoit les clous du fer.

Déjà on parle de paroi porteuse et la description anatomique est rattachée à la ferrure!

La fourchette a plusieurs usages bien connus ; elle maintient les talons écartés» concourt à l’appui sur le sol, sert à modérer les effets des violentes percussions.

p.17:  Le cartilage latéral du pied, tendre, très-souple et très-fibreux dans le jeune poulain, perd de sa flexibilité avec l’âge, acquiert insensiblement de la dureté, et passe même à l’état osseux :

ces altérations si remarquables, et qui s’établissent plus tôt ou plus tard, sembleraient n’être qu’accidentelles et occasionnées sur-tout par la ferrure. 

L’auteur décrit la lente dégradation des cartilages latéraux et même l’ossification des processus palmaires qu’il rattache directement comme une conséquence de la ferrure!

p.30 (le coussinet plantaire) Il est constant que le coussinet du pied peut se régénérer et reprendre, au bout d’un certain temps, son état premier d’intégrité.

C’est très intéressant de noter que l’auteur est donc d’accord avec les conclusions du Dr Bowker, et ce 170 ans avant… ce qui revient à dire que Xenophon avait vu juste!

p.32 (la lamina) La texture de cette substance sous-ongulée résulte de l’entrelacement des vaisseaux et de nerfs nombreux, qui s’associent d’une manière toute particulière.

Déjà en 1825, on est au courant que les tissus qui produisent la corne (mécanisme non encore élucidé à l’époque) sont innervées! Il est donc fallacieux de prétendre que la paroi du sabot est insensible. Elle transmet des informations.

p.45 Les animaux nés et élevés dans des pays bas et humides, tels que les chevaux hollandais, ont le sabot peu consistant et très-évasé; le contraire a lieu chez les sujets originaires des contrées méridionales. La corne de ceux-ci est généralement très-dure, parfois même resserrée au point de comprimer les parties vives sous jacentes, et de faire boiter l’animal. Un ongle noir, luisant, compacte et sans altérations extérieures, est une des qualités précieuses du cheval; un sabot terne et évasé accompagne d’ordinaire une constitution molle et lâche.

Il est très intéressant de noter que le taux d’humidité ambiant peut donc fortement influencer les caractéristiques des sabots au point de pouvoir en tirer des règles quand à la forme des sabots des équidés issus de régions aux climats fortement différents. Quand on coupe un morceau de paroi, en se desséchant, il se recroqueville vers l’intérieur, signalant au passage que le taux d’humidité de la paroi interne étant plus élevé, quand elle arrive à se dessécher, elle se rétracte venant recourber la corne vers l’intérieur car la paroi externe n’a pas les mêmes capacités de rétraction étant moins humide, car ayant plus de tubules.

Les pieds blancs sont en général moins bons, moins solides que ceux qui sont noirs.

Voilà sans doute la phrase qui est resté dans les esprits et a conduit à la légende du pied blanc…

p.51 Les propriétés si remarquables au sabot (l’élasticité de ses parties) peuvent être perverties, altérées, même anéanties par une foule de circonstances. Au nombre des causes préjudiciables à l’élasticité du pied, on doit placer en première ligne la ferrure, pratique si générale et si essentielle pour garantir l’ongle contre une destruction, une usure trop promptes, sur-tout dans les chevaux qui marchent et travaillent sur des chemins pavés, ou ferrés ou caillouteux. 

Le fer, fixe au pied par le moyen de clous, barre la muraille, la bride et empêche sa dilatation. L’application continuée de cette espèce de soulier amène insensiblement la rigidité des parties et produit par la suite la perte totale de l’élasticité de la paroi et de la sole. En cessant d’être élastique, le pied devient d’autant moins propre à percevoir, à distinguer la solidité des corps; en un mot, le sens du tact, déjà très-obtus chez lui (le cheval-ndlr), s’affaiblit ou se perd totalement. La méthode de ferrer les chevaux contrarie incontestablement les lois de la nature, et elle rend le sabot sujet à de plus nombreuses altérations; mais ces inconvénients sont loin de contre-balancer les avantages si marqués que l’on retire de son usage, pour prolonger , assurer et rendre plus efficaces les services des animaux monodactyles. Jusqu’à ce qu’il soit bien constaté que les chevaux peuvent se passer de fers aux pieds en tous lieux et pour tous les services, nous devons continuer à considérer la ferrure comme un mal nécessaire et inévitable ;

Voilà, ça y est, on y est!

L’auteur avoue avoir compris tous les maléfices provoqués par la ferrure mais ne saurait utiliser le cheval autrement. Il propose que “Jusqu’à ce qu’il soit bien constaté que les chevaux peuvent se passer de fers aux pieds” et bien nous y sommes! La podologie équine et les hipposandales le permettent!  

L’analyse de ces quelques ouvrages me permet de commencer à comprendre comment on est arrivé à l’utilisation continuelle du fer.

Le cheval machine qui découle des frasques intellectuelles de Descartes et qui jette les bases de la civilisation occidentale moderne a nécessité moult souffrances et compromis plus ou moins malheureux, le fer en fait partie.

La science vétérinaire n’a eu de cesse d’étudier des pieds pathologiques pour répondre aux demandes d’une société qui n’avait que faire des souffrances ou des besoins d’un animal inférieur de ce fait à l’homme et donc corvéable à merci.

Tous comme les esclaves, les animaux sont encore considérés comme des meubles.

  • Article 44 du code noir indique : Déclarons les esclaves être meubles, et comme tels entrer en la communauté, n’avoir point de suite par hypothèque, se partager également entre les cohéritiers […]

Dans le livre “No steack” de Aymeric Caron, on peut lire: L’animal, un bien auquel on fait du mal.

“Au XIXe siècle, les enfants et les chevaux sont les principales victimes de la révolution industrielle et des bouleversements capitalistes. Un enfant de moins de 10 ans peut travailler jusqu’à seize heures par jour dans une usine. Quant aux chevaux, ils tirent des chariots surchargés ou des fiacres pendant une vingtaine d’heures d’affilée, encaissent les coups, manquent de nourriture, et meurent souvent dans la rue au bout de quelques années, épuisés par les trop lourdes charges et les mauvais traitements.

La première loi pour encadrer la durée du travail des enfants est votée en 1841. La première loi pour protéger les chevaux apparaît quelques années plus tard. Il s’agit de la loi Grammont, du nom de son initiateur, Jacques Delmas, comte de Grammont. En 1845, ce député a fondé la Société protectrice des animaux, suivant l’exemple de la première société de défense des animaux créée à Londres en 1824. Votée le 2 juillet 1850, la loi Grammont punit ceux qui infligent publiquement et abusivement des mauvais traitements à un animal de compagnie- Première loi française de défense des animaux, ce texte suscite déjà des railleries. Pourtant, s’il est important d’un point de vue symbolique, il est d’une portée limitée. Pour être répréhensible, la maltraitance doit avoir eu lieu en public – le but initial de la loi étant de faire cesser la maltraitance des chevaux. Sans témoins ou à la maison, on peut donc continuer à faire ce qu’on veut d’un animal.

La loi Grammont sera complétée un siècle plus tard, en 1951, puis abrogée en 1959 par un décret qui sanctionne la cruauté envers les animaux quel que soit le cadre dans lequel elle s’inscrit – public ou privé.

L’étape suivante est la loi du 10 juillet 1976 sur la protection des animaux, et notamment son article 9, qui reconnaît que les animaux sont des êtres sensibles qui méritent de l’attention. Cette loi figure aujourd’hui dans le Code rural. Pourtant, d’après le Code civil, les animaux sont des biens, meubles ou immeubles ! Il y a néanmoins un progrès, puisque pendant longtemps ce même Code civil rangeait carrément les animaux avec les choses, jusqu’à ce qu’une distinction soit opérée en 1999. Un progrès largement insuffisant : de plus en plus de personnes souhaitent une réforme du statut de l’animal dans le Code civil – aussi bien des militants pro-animaux que des élus de droite ou de gauche. Une proposition de loi a même été déposée le 3 avril 2012 par le député Jacques Remiller (UMP), demandant à ce que les animaux soient reconnus dans le Code civil comme des « êtres vivants doués de sensibilité ».

On voit que les choses prennent du temps….. car il faudra attendre 150 ans pour qu’une loi sur la protection animale évolue… et sanctionne les abus, tortures et autres cruautés commises sur les animaux et donc les chevaux.

L’inde a cette année, reconnu le dauphin comme “une personne non humaine” et il est donc interdit d’en faire le commerce ou de le maintenir en captivité! Seul 3 pays “évolués” (non, la France n’en fait pas partie) ont interdit la captivité du Dauphin: le Chili, le Costa-Rica et la Hongrie. (ok, y aussi d’autres problèmes dans ces pays là…)

Le parallèle entre la prise en compte des mauvais traitements (et sanctions) par la société et la prise en compte des dégâts occasionnés par la ferrure me semble impératif.

Le parallèle avec l’esclavage est aussi très intéressant car sans les esclaves l’industrie n’aurait jamais vu le jour. L’abolition de l’esclavage en Guyane a suspendu ses exportations de sucre faute de main d’oeuvre!

Les exploiteurs rechignent toujours à laisser filer leurs pouvoirs et leurs esclaves car leurs activités en dépendent ainsi que leurs niveaux ou styles de vie.

Punch_Rhodes_ColossusDans Heurs et malheurs de l’Afrique de Jacques de Boissezon, il indique clairement que le cheval a remplacé l’esclave:

L’énergie d’un cheval est égale a celle de sept hommes (Un cheval-vapeur, un CV – 75 Kgm = 732 W, un homme = 100 W environ). Un cheval fournit le même travail que sept hommes. Le cheval se nourrit d’herbe tandis que l’homme a besoin de pain, même s’il ne travaille pas. La maîtrise de l’énergie du cheval a révolutionne les techniques agricoles, celles des mines et celles des transports. C’est le cheval qui a remplacé l’esclavage en Europe au onzième siècle. Des races de chevaux de trait, plus grands et plus forts, ont été sélectionnées en Europe pour disposer ainsi d’une énergie plus importante. Ce sont ces chevaux lourds et de grande taille qui pouvaient porter les chevaliers lourdement armés et cuirassés qui ont permis la reconquête de l’Andalousie.

La société “moderne” s’est construite sur le dos du cheval et de l’esclavage. L’empire Romain, Grecs et même Égyptien également…

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L’Omnibus n’existe plus. La société des Omnibus Parisien employait plus de 14 000 chevaux à la grande époque!

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L’agriculture.

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Les mines.

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La meunerie

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La guerre…

Un habitant du Nord à retrouvé un sabot de cheval de la guerre de 14 dans un champ…

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Magnifique, n’est il pas? (Surement un antérieur droit… l’inclinaison du bourrelet en dit long sur l’équilibre du pied!)

Les estimations parlent de 80% de la population totale de chevaux Français qui ont disparu pendant la seule 1ere guerre mondiale.

Mais bon dieu, où veux tu en venir?

Pour moi, et à force de chercher, d’étudier l’histoire et les différents courants du parage “moderne” (oui, car c’est très moderne de vouloir s’occuper correctement des pieds d’un cheval!) j’en viens à la conclusion (temporaire comme toute conclusion) que l’humanité à toujours voulu se placer au dessus de tout, de la nature, des animaux et les asservir pour assouvir ses pulsions.

Je ne parle plus de “besoins” puisque l’utilisation abusive ne découle plus de besoins vitaux mais plutôt des envies. l’Envie d’avoir toujours plus.

La “croissance” ce truc inventé par des économistes fous à lier qui ont sombré dans une espèce de schizophrénie mégalomaniaque a plongé une partie de l’humanité dans l’exploitation “à mort” de son environnement et des êtres vivants qui y étaient. Je vous conseils le doc d’Arté de l’émission “déchiffrage” qui explique cela très bien: la croissance est lié à l’exploitation de l’environnement.

C’est finalement très simple à comprendre, toute l’activité humaine actuelle est basée sur l’exploitation des ressources presque ou pas du tout renouvelable. On prend du minéral, du végétal, de l’animal et on le transforme pour le revendre 10 ou 15 fois le prix que ce cela a coûté au départ… mais le prix de la vie, ou de l’impact environnementale n’est JAMAIS pris en compte. C’est comme pour le nucléaire, si on devait payer sa facture d’électricité en incluant les dégâts liés à la contamination, au démantèlement et à la gestion des déchets… la facture serait 15 fois plus élevée. (ou même 50 fois…)

Quand l’exploitation intensive des ressources dépasse la capacité de renouvellement. C’est le syndrome de l’île de Pâque.

La ferrure permet l’exploitation des ressources du pied en dépassant ses capacités de renouvellement… mais ce qui est valable pour la corne l’est pour les structures internes!

Bref. on a utilisé l’homme, les enfants ou les animaux DE FORCE pendant des siècles pour bosser gratuitement pour enrichir une catégorie de personnes qui se plaçaient au dessus de tout.

L’évolution de la société à condamné l’esclavage des hommes, puis le travail des enfants… mais les animaux restent des êtres indignes de recevoir les même considérations. C’est très pratique puisque cela permet de faire de gros bénéfices sur une “matière première” que la nature, la vie, peut créer quasiment gratuitement.

Le poulain qui sort de la jument sera un bénéfice. Tout comme l’étaient les enfants des femmes dans les plantations. Mais attention, certains “maîtres” traitaient bien leurs esclaves hein! D’ailleurs tous les éleveurs “aiment” leurs bestioles… ils les adorent! Ils aiment tellement qu’ils les mènent à la mort sans broncher… Le sommeil paisible.

Donc voilà où ont en est, la considération des besoins d’un animal. Où placer le curseur? L’opinion pourra s’émouvoir d’un chat mis dans une poubelle par une vieille dame mais quid de ce qui se passe dans les abattoires, les élevages laitiers, les poulaillers industriels, les usines à cochons ou même le centre équestre du coin?

Il est d’ailleurs maintenant puni par loi de filmer ces crimes!

Quid des animaux dans les cirques? Des manèges à poneys vivants? des zoos? des delphinariums? … On ne parlera même pas des animaux d’élevages relâchés pour la chasse, des corridas, de la vivisection et toute les autres atrocités que certains peuvent commettre par “tradition” ou simple maladie mentale. (Tous les serial killer ont commencé par tuer des animaux. A tel point que maintenant, les “crimes” odieux commis contre des animaux voient leurs auteurs particulièrement surveillés)

On ne voit que ce que l’ont connait.

Je le répète encore une fois mais il est vrai que tant qu’on a pas pris conscience, les choses peuvent se faire “naturellement”… et le sempiternel “je ne savais pas” viendra tout excuser.

On peut ne pas savoir que le cheval est un herbivore, qu’il est monogastrique, qu’il na pas de vésicule biliaire et que sa digestion est principalement bactérienne… qu’il est grégaire et qu’il a BESOIN de mouvements et de contacts sociaux. Que ses pieds, ses dents et son squelette se développent jusqu’à 6 ans. Qu’il peut boire 40 litres et avoir besoin de 20 kilos de fourrages par jour. Que non, le pain ne lui convient pas et que les céréales non plus… Et que c’est pas parce que les anciens faisaient ci ou ça que c’est forcément bon ou adapté.

Exploiter le cheval pour se faire du fric ou plaisir est pour moi une question d’éthique personnelle, d’éducation et d’ignorance.

Le pire est que finalement, il existe finalement assez peu de personne qui le font en pleine conscience et que pour une majorité, ils ne font que suivre “le système” sans trop se poser de question.

Le plus dur est de comprendre qu’il existe une différence entre ce qu’on fait et qui on est.

L’expérience m’a appris que bien sur on est 100% responsable parce qu’on a toujours le choix, mais les pressions extérieures, les croyances, le cerveau humain et l’éducation (plus ou moins bien faite) peuvent nous amener à faire des erreurs.

C’est pas parce qu’on a fait des des erreurs qu’on ne peut pas les reconnaître et évoluer. On n’apprend QUE de ses erreurs. Personnes n’est parfait, ni moi, ni personne et personne ne détient la vérité. Chacun possède sa propre vérité en fonction des circonstances.

On peut sans cesse évoluer et apprendre de nouvelles choses.

On peut faire ça:

évolution

On peut faire ça:

On peut changer et passer à autre chose.

On fait tous des erreurs et les chevaux nous pardonnent…

9 Comments on “Un petit tour historique?

  1. Intéressant 🙂

    Les termites construisent des buildings, les fourmis pratiquent l’élevage et l’agriculture, nous ne sommes qu’un animal comme les autres. Sauf que guidé par l’égo et le paraître plutôt que par notre essence.

    Le partenariat avec nos chevaux est bien mieux que sa mise en esclavage, nous pouvons nous payer ce luxe, vu que notre survie n’en dépend pas (ou plus). Il existe bien assez d’outils pour notre survie sans avoir à utiliser des esclaves vivants aujourd’hui.

    Le mythe du pied noir plus solide que le pied blanc? Je ne saurais que dire. Mon cheval a 2 pieds blancs, un pied noir et un pied strié. Je JURE que les pieds blancs et les parties blanches du pied strié sont plus faciles à râper que le pied noir ou les stries noires du pied bicolore. Je JURE aussi que la paroi du pied noir pousse plus vite (ou s’use moins vite) que celle des pieds blancs et que les stries noires du pied bicolore poussent plus vite (ou s’usent moins vite) que le reste du pied et provoque des déformations si ce n’est pas corrigé très régulièrement. Je ne voulais pas y croire, je me suis demandé si ce n’était pas le mythe qui faussait mon analyse, une vue de l’esprit, mais non…

  2. Merci encore pour cet article.. Très vrai, et qui aide pour tout le mouvement anti-spécisme qui se développe timidement en France.

  3. Je monte ma jument de 6 ans sans mors depuis maintenant 3 mois. Elle me donne tout ce que lui demande et la finesse de ses allures est formidable. Notre relation est empreinte de respect. Elle est pieds nus depuis maintenant 4 mois. Je constate que ses pieds sont de plus en plus solides. Nous faisons de longues randonnées de 6 h par jour en été et de 2 ou 3 heures en hiver. Nous ajustons nos randonnées à nos chevaux et utilisons les hippo sandales pour les randonnées plus longues ou en terrain plus rocailleux. J’ai bon espoir que nous pourrons nous en passer d’ici un an. La température et les conditions de terrain du Québec, et particulièrement de la région de l’Estrie (sol plutôt rocailleux et hiver rigoureux) ne sont pas un obstacle au parage naturel. Nos chevaux vivent à l’extérieur 12 mois par année. Ils vont à l’écurie pour les températures extrêmes seulement (pluie hivernales et verglas). On s’ajoute avec les conditions. Bon succès à tous ceux qui souhaitent un meilleur respect des besoins du cheval.

  4. Bonjour moi je trouve que l’on met trop vite tout les maréchaux dans le même sac ils ne posent pas tous des fers trop petits ou mal ajustés et ils ne mettre pas tous d’office des fers non plus, le premier travail avant de ferrer est bien d’examiner le pied et de le parer correctement ensuite bien sûr que l’on peut les laisser pieds nu, effectivement ils ne sont pas né avec des fers ! Mais il y a des maréchaux qui ferrent d’office a 3ans ce qui n’est vraiment pas génial et d’autres qui conseil de laisser pieds nu alors pourquoi a chaque fois on essaye de rabaisser les maréchaux alors qu’il y en a qui font du très bon travail ? !

  5. très bon texte d’introduction au parage naturel et à l’équitation pieds nus mais il manque le développement du parage naturel et de l’utilisation d’un cheval nu pieds; personnellement, je ne ferre plus depuis plus d’un an avec succés

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