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On parle là de FOURBURE, car c’est un peu l’Everest des soins aux sabots, de la podologie ou de la maréchalerie puisque après la colique, c’est la seconde cause d’euthanasie du cheval domestique!

Oui, c’est bien en étudiant le PIRE qu’on peut en tirer des conclusions pour les cas plus courants. La fourbure quelle soit chronique ou aigu est le pire scénario pour les pieds. Je passerais sur les fractures ou les amputations qui ne relèvent plus de la podologie…

J’ai déjà écrits sur ma façon de voir la fourbure dans un précédent article. Bon nombre de professionnels FRANÇAIS ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre cette manière de voir parce qu’elle n’est pas conforme avec l’enseignement qu’ils ont reçu.

L’enseignement vétérinaire est basé sur “L’EvidenceBased Medicine” (EBM ou médecine factuelle). Elle se définit donc comme l’utilisation consciencieuse et judicieuse des meilleures données (preuves) actuelles de la recherche clinique dans la prise en charge personnalisée de chaque patient” (Sackett, 1996). Ces preuves proviennent d’études cliniques systématiques, telles que des essais contrôlés randomisés, des méta-analyses, éventuellement des études transversales ou de suivi bien construites. (lien)

La podologie équine étant une science “moderne” il n’existe pas beaucoup de publications sur lesquelles s’appuyer pour pouvoir se justifier auprès de ces collègues ou d’une éventuelles cours de justice en cas de problème… C’est pour cette raison précise que le pied nu ou la podologie équine n’évolue pas trop du côté des professionnels en France.

Sans “études” on a pas de publications et sans publications on a pas de bibliographie… sans bibliographie on a pas de quoi rédiger une thèse… et sans thèse… ben on a aucun vétérinaire au courant “officiellement” !

Bon, des thèses aujourd’hui, on a au moins une en Français:

CHEZ LE CHEVAL, QUELS SONT LES EFFETS DU PIED NU PAR RAPPORT AU PIED FERRE SUR L’ANATOMIE ET LA BIOMÉCANIQUE DU SABOT ? de Julie Perrin.

On a une enquète intéressante:

EST-IL POSSIBLE DE MAINTENIR UN CHEVALDE SPORT OU DE LOISIRS SANS FER ?
ENQUETE AUPRES DES PROPRIETAIRES DE CHEVAUX PIEDS NUS EN FRANCE, de PASCAL DARTEVELLE Amélie

On a une étude sur les effets d’un parage physiologique:

Effects of barefoot trimming on hoof morphology

On a l’étude qui nous intéresse aujourd’hui, de DebraTaylor (et autres!) ainsi que Pete Ramey qui PROUVE scientifiquement que le protocole de gestion podologique de la fourbure fonctionne! 

Clinical Outcome of 14 Obese, Laminitic Horses Managed with the Same Rehabilitation Protocolure

Pourquoi cette étude est elle d’une importance capital?

Elle remet en cause les traitements dit “conventionnaux” qui sont proposés la plupart du temps, c’est à dire ceux qui sont responsable des chiffres désastreux de mortalité (d’euthanasie) lié à la fourbure!

Personnellement, j’ai pas eu besoin de cette étude pour commencer à parler de ces protocoles à mes stagiaires professionnels ou particuliers puisque ça fait plusieurs années que pas mal de monde fait pareil avec succès!

La différence est flagrante… et beaucoup d’écoles de podologie équine (notamment Anglaises) enseignent également ces techniques puisqu’elles sont synonyme de résultats.

Quand est-ce que ce travail et ces constations, validé par des centaines de cas pratiques sur le terrain, seront enseigné en école vétérinaire ou en centre de formation maréchalerie en France? 

Parce que aujourd’hui, le propriétaire qui a son cheval fourbu n’a pas beaucoup le choix si il appel son véto ou son MF… SOIT il a de la CHANCE et le mec s’est documenté sur le net et va proposer un truc adapté… SOIT il applique ses cours et le cheval à 3 chances sur 4 de pas s’en sortir…

Je ne rejette plus la faute sur le professionnel puisque que lui (ou moi) n’avons pas la science infuse et il ne peut pas tout savoir. Je rejette par contre la faute aux centres de formations (vétérinaires et maréchalerie) parce qu’ils ne font pas leurs travail de veille pour se tenir au courant des dernières innovations ou publications qui pourraient améliorer durablement les résultats sur le terrain.

Aujourd’hui on est obligé de se cacher pour prendre en charge correctement un fourbu !

Aujourd’hui, on est obligé de se cacher pour parer un cheval dans une structure professionnel… Aujourd’hui, on est obligé de se mettre dans l’illégalité pour proposer de la podologie équine!

Je ne doute pas que les choses vont évoluer puisque la France vient de perdre sur un sujet similaire. La guerre qui voyait s’affronter les moniteurs de ski avec les gens qui voulaient enseigner le snowboard sans passer le monitorat de ski (lien) va s’achever! Un lobby (et même le puissant syndicat des moniteurs de ski) ne peut pas obliger les gens à passer une formation  ou a obtenir un diplôme qui ne colle absolument pas avec le métier réel! Les clients doivent avoir le choix comme l’a décidé le gouvernement Danois. (lien)

Concernant la podologie, elle a été officiellement reconnu différente de la médecine vétérinaire et de la maréchalerie par le Connecticut en 2013.

http://hoofcare.blogspot.fr/2013/05/connecticut-veterinary-practice-equine-podiatry-chris-huppe-365.html

Communiqué de presse: (Press release Chris Huppe) voir (lien) pour la traduction.

On appel ça l’Uberisation de la société!

BREF!

L’article! Il est disponible là:

http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0737080613006370#!

J’ai traduis librement du mieux que j’ai pus. Certains passages sont un peu hard core, la faute au langage scientifique très spécial. (Pour les plans et axes anatomique, allez sur http://e-hoof.com/ puis sur “Quick demo” > “Anatomy” > “Anatomical directional terms and body planes”. Vous aurez alors les bon repères dans l’espace impératif à la compréhension) Si vous voyez des grosses erreurs de traduction mettez les en commentaires, je corrigerais. 😉

Abstract:

Une méthode spécifique de réhabilitation a été utilisée pour traiter des chevaux obèses avec fourbure, et les résultats cliniques ont été évalués entre 5 à 20 mois après. Les données cliniques de 14 cas de fourbures similaires ont été analysées statistiquement pour évaluer la réponse à la réhabilitation. Les données ont été analysées en utilisant des mesures répétitives ou une méthodologie de régression logistique. Chaque cheval présenté comme obèse et fourbu était sans antécédents de maladie inflammatoire chronique. La méthode de réhabilitation a mis l’accent sur un régime alimentaire équilibré en minéraux et à faible teneur en glucides non structuraux ; l’exercice quotidien ; un parage des sabots minimisant la mise en charge des parois du sabot (interne et externe) ; et la protection de la sole sous la forme de boots en caoutchouc et/ou de bandes de résines polyester.

L’alignement de la phalange distale dans le sabot a été significativement amélioré, l’épaisseur de la paroi du sabot a été significativement diminuée (P <0,0001) après le traitement. [Ils ont confondu la séparation de paroi avec l’épaisseur de la paroi, ce qui fait que dans les résultats, le chiffre baisse après traitement. NDLR]

L’épaisseur de la sole a été significativement augmentée (P <0,0015). Les mesures de l’angle palmaire ont montrées une baisse (amélioration) chez les chevaux atteints de façon aiguë et chronique. Cet effet du traitement était statistiquement plus important chez les chevaux atteints de fourbure chronique que chez les chevaux souffrant de fourbure aiguë (interaction P <0,0001). Les chevaux avaient 5,5 fois plus de chance d’être sain en post-traitement qu’avant le traitement. L’exercice quotidien, les modifications diététiques et l’élimination de la force de réaction au sol de la paroi du sabot constituaient les bases du programme de réhabilitation. La podologie équine et la gestion quotidienne spécifique appliquée à ces chevaux peuvent être une méthode efficace de réhabilitation des chevaux fourbus associée à l’obésité.

 

  1. Introduction

Il est généralement admis que le pronostic pour les chevaux fourbus avec une rotation palmaire significative de la phalange distale est réservé ou faible [1]. D’autres indicateurs peuvent prédirent les conséquences de la fourbure, notons la sévérité de la boiterie [2], le nombre de globules blancs [3], le poids du cheval [4], le nombre de pieds impliqués [5] et l’étendue de la distance corrigée entre l’aspect proximal du processus extenseur (A) de la troisième phalange et l’extension la plus proximale de la paroi proximodorsale (B) mesurée sur une radiographie latéromédiale [6].

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La cause première de la fourbure peut également être un facteur important pour estimer les chances de guérisons. Des études récentes indiquent que la membrane basale des lamelles épidermiques des poneys présentant une fourbure induite par l’insuline demeure intacte [7] et qu’une régulation positive minimale des métallos protéases matricielles se produit dans les lamelles lorsque la fourbure est induite par l’insuline [8]. La préservation de la membrane basale de ces poneys fourbus suggère que certains chevaux présentant une fourbure d’origine endocrinienne peuvent avoir une réparation complète ou au moins améliorée des sabots une fois que l’insuline laminaire induite est éliminée. [Le gros problème des études c’est le caractère complètement artificiel des réactions provoqué de manière grossière et disproportionnés, sans compter que les conditions de vie des poneys ou le type de parage employé n’est pas connu. NDLR]

Les résultats des études indiquent que l’exercice et la prise alimentaire contrôlée diminuent la résistance à l’insuline chez les poneys [9-11]. Cependant, l’exercice des chevaux fourbus est controversé lorsque le mouvement provoque une douleur et/ou peut endommager davantage les lamelles inflammées. [C’est-à-dire si les poneys sont mal parés ou ferrés NDLR]

Le but de cette étude était d’évaluer les résultats sur chevaux fourbus soumis à un programme de gestion spécifique qui mettait l’accent sur un régime alimentaire équilibré en minéraux et à faible teneur en glucides non structuraux ; l’exercice quotidien ; un parage des sabots minimisant la mise en charge des parois du sabot ; et la protection de la sole sous la forme de boots en caoutchouc et/ou de bandes de résines polyester (voir sections 2.3 à 2.7 ci-dessous) lorsque cela était nécessaire pour le confort et la sécurité du cheval. Ce programme devait améliorer la morphologie du pied, les paramètres radiographiques et la démarche. Les dossiers médicaux de 14 chevaux obèses et fourbus ayant participé au programme de gestion ont été examinés et les paramètres objectifs ont été analysés statistiquement.

  1. Matériaux et méthodes

2.1. Sélection de cas

Les dossiers médicaux de 14 chevaux, obèses (score d’état corporel> 6), fourbus ayant développé une boiterie aigu ou intermittente bilatéral des antérieurs (13 chevaux) ou une boiterie bilatérale des membres antérieurs et postérieurs (1 cheval) avec des signes cliniques et radiographiques de fourbure ont été évalués. Le dossier médical du cheval a été inclus pour évaluation si le cheval avait des antécédents de chacun des éléments suivants :

Développement d’une fourbure pendant qu’il était dans un pâturage d’herbe, présentant un score de boiterie Obel ≥ 2 [12] (subjectivement déterminé par D.R.T.),

Grades de Obel : Grade 1 : report du poids d’un pied à l’autre, signes d’inconfort, pas de boiterie évidente au pas, allures raccourcies et raideur au trot, possibilité de prendre les pieds du cheval Grade 2 : raideur et boiterie au pas, possibilité de prendre les pieds du cheval Grade 3 : marche très difficile, refus de donner le pied Grade 4 : refus de se déplacer, le cheval reste couché

Des preuves radiographiques de la rotation palmaire de la phalange distale ou rotation proximale de la boite cornée des deux membres antérieurs, un indice de condition physique > 6, et la gestion des soins avec le protocole décrit ci-dessous.

Les chevaux qui présentaient des anneaux de croissances divergents sur la boite cornée ou un remodelage de la phalange distale, ou les deux, étaient classés comme ayant une fourbure «chronique» et ceux qui n’avaient pas d’anneaux de croissance divergents sur la boite cornée et n’avaient aucun signe de remodelage de la phalange au moment de la présentation étaient considérée comme ayant une fourbure aiguë.

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Le «lipping» (déformation) de la phalange distale sur la radiographie latérale était considéré comme un signe de remodelage. Les anneaux de croissance qui étaient plus larges dans la région du talon que dans la région de la pince étaient considérés comme divergents.

2.2. Radiographies et mesures

Toutes les radiographies latéromédiale des pattes avant ont été acquises par le même clinicien (D.R.T.) [13] , en utilisant les critères décrits par Redden [14,15] et comprenait les normes recommandées suivantes :

Une vraie projection latérale avec le faisceau primaire frappant le pied dans un plan horizontal à 1 cm au-dessus de la surface d’appui. Une distance zéro sujet-film en s’assurant que l’aspect médial du sabot était en contact avec la cassette radiographique et en maintenant une distance constante entre la machine radiographique et la cassette. Marquage de la paroi dorsal du sabot avec de la pâte au baryum.  Avoir le cheval debout sur 2 blocs de positionnement, avec fil métallique encastrés, (lien) de même hauteur, avec les membres dans une position verticale. L’aspect proximal du sabot et l’extrémité dorsale du sabot ont été marqués dans tous les cas avec de la pâte de baryum pour couper le pied en 2 des racines des poils les plus distaux du bourrelet coronal à l’extrémité de la pince.

Cinq paramètres radiographiques ont été mesurés et enregistrés pour l’analyse statistique (Fig. 1A, B) : En 1, Les épaisseurs de la corne dorsale et des tissus lamellaires ont été mesurées proximalement au niveau de la base du processus extenseur et distalement au niveau de la pince de la phalange distale (ou juste proximalement au “lipping” si présent). Ces mesures aux extrémités proximales et distales de l’épaisseur de la paroi dorsale du sabot ont été réalisées sur des lignes tracées perpendiculairement depuis le cortex dorsal de la phalange distale jusqu’au bord du marqueur baryté qui avait été appliqué sur la paroi dorsale du sabot. La différence numérique entre les mesures proximale et distale (mesure distale – mesure proximale = différence numérique entre l’épaisseur de la paroi proximale et distale du sabot dorsal) a été utilisée à des fins d’analyse statistique comme indicateur de la relation entre la paroi dorsale du sabot et le cortex dorsal de la phalange distale.

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En 2, La profondeur solaire a été mesurée avec une ligne, perpendiculaire au plan solaire, tirée distalement de l’extrémité de la troisième phalange vers la bordure externe de la sole ou la marge proximale de la colonne de baryum (si le plan sagittal moyen de la sole avait été souligné avec de la pâte au baryum). [SD sur la figure B, ndlr]

En 3, L’angle palmaire était mesuré comme angle d’incidence entre la marge solaire de la phalange distale et la surface d’appui (plan solaire). [Palmar angle, figure A. ndlr]

En 4, La distance verticale par rapport au plan solaire entre l’extension proximale du sabot et l’aspect le plus proximal du processus extenseur de la phalange distale a été mesurée et décrite comme : distance du processus extenseur au bourrelet coronal [15]. Appelé précédemment « founder distance » [ou « sinker distance » soit la longueur CE sur la figue B qui représente la descente distale, soit l’enfoncement de P3 dans le sabot. Ndlr]. [6].

En 5, Les degrés de rotation entre la paroi dorsale du sabot et le cortex dorsal de la phalange distale ont été mesurés. [« degree rotation », sur la figure A. Soit la différence d’angle entre la face dorsale de P3 et la paroi, ce qui correspond à la séparation de paroi. Ndlr]

Microsoft Word - yjevs_1634_Figure 1a.doc

Fig. 1. (A) Méthode utilisée pour mesurer le degré de rotation (angle jaune) et l’angle palmaire (angle noir), qui ont été évalués avant et après le traitement sur les deux pieds avant de chaque cheval. (B) La ligne rouge montre la mesure de la distance horizontale du bourrelet coronal au processus extenseur (CE) ; la ligne verte montre la mesure de l’épaisseur de la sole (SD), et les lignes bleues montrent les emplacements de mesure de l’épaisseur aux extrémités proximal et distal de la paroi dorsale du sabot (zones H : L). Chacune de ces mesures a été évaluée avant et après traitement sur les deux pieds avant de chaque cheval.

Les mesures radiographiques brutes ont été utilisées pour l’analyse statistique sans correction pour le grossissement parce qu’une distance sujet-film nul était toujours utilisée, et les nombres absolus étaient comparés uniquement aux mesures radiographiques antérieures pour le même cheval.

2.3. Protocole de gestion : « Hoof Care » ou parage physiologique.

Les sabots de tous les chevaux étaient régulièrement parés (toutes les 3 ou 6 semaines par PR ou AS). Le concept de base de la stratégie du parage consistait à éliminer le poids supporté par les parois du sabot [externe et interne, NDLR] en favorisant la portance de la sole [périphérique. Ndlr], des barres et du talon et à empêcher l’élévation de l’angle palmaire due à une croissance excessive du talon par rapport à la croissance de la pince. La durée du cycle de parage, 3 ou 6 semaines, était basée sur le modèle de croissance du sabot de chaque cheval en fonction de la vitesse de pousse des talons ou de la pince. Les talons ont été abaissés à chaque parage en fonction du paramètre suivant :

La surface d’appui du talon a été abaissé à 0,25 pouce [6,35mm, NDLR] au-dessus de la sole vivante sans enlever plus de 10 mm de talon à chaque parage. Par conséquent, les chevaux qui produisaient beaucoup plus de paroi dans la région du talon que dans la région de la pince ont nécessité un cycle de parage de trois semaines au cours des premiers mois de traitement.[16]

Au moment de chaque parage, les parois des sabots étaient taillées à hauteur de la sole et ensuite chanfreinées pour minimiser les contraintes supporté par le bourrelet coronal (figure 2A ). Les soles fines ont été protégées comme décrit ci-dessous pour maximiser le confort et la sécurité du cheval. Les évasements n’étaient pas râpés sur la surface extérieure du sabot avant que la nouvelle croissance de la paroi du sabot n’ait atteint au moins les deux tiers de la distance entre la racine des poils de la couronne et le sol. Au cours de chaque parage, un plan de talon d’environ 2 à 3 ° degrés supérieur à l’angle palmaire et de 0,25 pouce au-dessus du plan de la sole vivante a été établi ( figure 2B).

Microsoft Word - yjevs_1634_Figure 2a.doc

Fig. 2. (A) La forme de base du parage est montrée. Notez que la paroi du sabot est coupée au niveau du plan de la sole et ensuite biseautée pour minimiser le poids supporté par la paroi du sabot au niveau de la pince et à travers les quartiers [ainsi qu’en talons. Ndlr]. (B, C) Les sabots de 2 chevaux différents sont montrés pendant un parage de routine. Notez qu’un plan de talon est établi à la râpe sur chaque sabot. Ce plan est supérieur d’environ 2 à 3 ° à l’angle palmaire (plan solaire de la phalange distale).

[Comme sur la radio ci-dessous, la ligne bleu est l’angle palmaire, la ligne rouge l’angle des lacunes collatérales et la ligne jaune le chanfrein possible en talon. Ndlr]

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Après le parage pour que la sole, plutôt que la paroi supporte la charge, la pression solaire a été minimisée en utilisant une ou plusieurs des méthodes de protection solaire suivantes :

  • application de boots de soins 1,2(  ) avec des semelles en caoutchouc mousse (pads) 1,3 et / ou un matériau d’empreinte dentaire 4,5 ; (b) l’application de bandes de résines polyesters 6 pour recouvrir les pads 1,3 et / ou le matériau d’empreinte dentaire 4,5 qui avait été appliqué pour remplir la cavité solaire et les sillons collatéraux; (c) application de boots collées 1 avec un matériau d’empreinte dentaire 4,5 pour remplir la concavité solaire et les lacunes collatérales  ou (d) permettre au cheval de marcher pieds nus sur un terrain souple, y compris un sol meuble exempt de cailloux pointus ou de grosses pierres ou d’un lit de graviers de rivières (pierres de 5 à 8 mm de diamètre) de 10 cm de profondeur.

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“Roulé de rivière” ou déchets de sablière.

Microsoft Word - yjevs_1634_Figure 3.doc

Fig. 3. Deux styles de boots de soins 1,2 sont utilisés pour protéger et maintenir les semelles de confort souples (pads) 1,3 en place sur les pieds des chevaux de cette étude. Les chaussettes de sport humaines (à gauche) ont amélioré l’hygiène des sabots avec l’une ou l’autre des boots lorsque les chevaux portaient les boots 24 heures par jour, 7 jours par semaine.

Les Boots de soins 1,2 avec semelles de confort souples 1,3ont toujours été le premier choix en tant que méthode initiale de protection solaire et ont été utilisés au besoin pour le confort et la sécurité du cheval sur le terrain disponible. Les chevaux portaient des boots près de 24 heures par jour jusqu’à ce que leur utilisation n’améliore plus le niveau de confort du cheval. Le confort du cheval a été subjectivement jugé sur la base de l’échelle de boiterie d’Obel et des habitudes quotidiennes de mouvement et de couché du cheval. Les propriétaires ont été invités à retirer brièvement les boots chaque jour pour permettre le nettoyage et le séchage du sabot et des boots. Au cours des derniers stades du traitement (quand le cheval avait 2 à 3 cm de croissance uniforme de sabot sous le bourrelet coronal), les boots de soins (utilisés comme méthode de protection solaire) étaient, pour certains chevaux, remplacés par des boots collés (pour des périodes de 6 à 12 semaines).

La décision d’utiliser des bandes de résines polyesters ou des boots collés (au lieu de boots de soins) reposait sur l’un des facteurs suivants : l’incapacité du propriétaire à maintenir les boots de soins en place ou la nécessité d’établir un petit espace (5 à 6 mm), sous la pointe de P3, pour une sole très mince (<7 mm) ou une perforation ou un abcès. Les bandes de résines polyesters ont toujours été choisis plutôt que les boots à coller lorsque le besoin d’établir et de sécuriser des pads avec des espaces d’air découpés dans les pads sous des parties de soles abimées a été nécessaire.

La marche sur du gravier de rivière profond pour les chevaux ayant une profondeur de sole de seulement 8 à 10 mm ou plus a été encouragée. Il a été noté que le diamètre des pierres devait être adapté à l’épaisseur de la sole afin d’observer les signes d’un confort accru. [Trop gros, les cailloux provoquent de l’inconfort et présentent un risque d’entorses ou de blessures et trop fins, on se rapproche du sable et on perd en stimulation, NDLR] L’utilisation de gravier de rivière n’a été recommandée que pendant les périodes de réhabilitation où les chevaux montraient des signes de confort évident sur cette surface de stimulation.

Les signes de confort accru comprenaient :

(1) le cheval choisissant de se tenir dans le gravier plutôt que tout autre terrain, (2) le cheval tournant plus facilement dans le gravier, (3) le cheval passe plus de temps debout sur le gravier (par opposition à autre terrain disponible), et (4) le cheval assumant une position normale  [pas campé ou sur 3 pieds. Ndlr] en se tenant debout sur le gravier. La mise en liberté pieds nus n’était pas autorisée tant que le cheval n’ait une épaisseur de sole de 12 mm et puisse se déplacer confortablement sur son terrain habituel sans protections des sabots.

2.4. Protocole de gestion : Diète

L’objectif de perte de poids était de réduire à cinq le score de condition physique de chaque cheval [18]Les restrictions alimentaires recommandées pour chaque cheval fourbus comprenaient l’élimination des céréales et / ou des aliments transformés, l’élimination des fruits, légumes et autres sucreries ou féculents, une restriction partielle ou complète du pâturage (cette restriction variait selon l’état corporel du cheval et la taille ou état du pâturage disponible).

Les chevaux ont été nourris avec du cynodon dactyle (Chiendent pied-de-poule) à volonté. Au cours de la période initiale de perte de poids, on a conseillé aux propriétaires de faire analyser leur foin afin de déterminer la teneur en éléments nutritifs. Des conseils ont également été donnés au début du traitement pour que tout foin non testé soit trempé dans l’eau avant de le donner afin de minimiser les risques d’ingestion de foin riche en hydrates de carbone non structuraux. Rétrospectivement, aucun des propriétaires n’a rapporté avoir testé les types de foin donnés à ces 14 chevaux. Les propriétaires ont signalé avoir trempé leur foin dans l’eau pendant diverses périodes allant de 30 minutes à 12 heures avant l’alimentation. Une supplémentation minérale a été fournie empiriquement pour équilibrer le contenu nutritionnel présumé du foin / de l’herbe locale afin de répondre aux recommandations du Conseil national de recherches [17] .

2.5. Protocole de gestion : Exercice

Un hébergement dans un enclos sans herbe ou un travail en main quotidien a été encouragé après que :

(1) les sabots ont été parés pour minimiser le poids supporté par les parois du sabot. Le plan des talons et l’angle palmaire désirés (≤ 10 degrés) ont été établis par le parage. Lorsque les sabots ont été protégés par des boots de soins avec pads (tel que décrit à la section 2.3) qui fournissaient suffisamment de confort pour que le cheval ait un posé talon en premier, le travail en main était rallongé progressivement de 5 à 10 minutes par jour à chaque séance d’exercice jusqu’à ce que les chevaux marchent 30 à 45 minutes 2 ou 3 fois par jour. Les propriétaires ont été chargés d’observer si les chevaux marchaient bien talons en premiers et de ne promener le cheval que lorsque les boots étaient bien en place. Ils ont reçu l’ordre de ne pas travailler/sortir en main, si l’impact du sabot semblait être d’abord au niveau de la pince et d’interrompre la marche quotidienne (et d’appeler l’équipe de soins vétérinaires / pareurs) si le cheval semblait souffrir après avoir marché.

2.6. Protocole de gestion : Médicaments

La phénylbutazone (4,4 mg / kg une fois toutes les 24 heures ou 2,2 mg / kg une fois toutes les 12 heures par voie orale) a été utilisée pour soulager la douleur lorsque nécessaire pour maintenir un score de Obel ≤2. L’acépromazine (20 mg toutes les 8 heures par voie intramusculaire) a été administrée à 6 chevaux en tant que vasodilatateur périphérique pendant les 2 à 4 premières semaines de traitement. Les soles des chevaux présentant une nécrose solaire et un corium solaire prolapsé (5 chevaux) ont été traitées avec de la tétracycline topique et / ou du métronidazole. Un cheval atteint de nécrose solaire a reçu de l’oxytétracycline par voie intraveineuse (7 mg / kg toutes les 12 heures par voie intraveineuse pendant 14 jours). Pendant les périodes de formation active d’abcès et / ou de drainage des exsudats de la sole, les propriétaires ont été invités à faire tremper les pieds 3 à 5 fois par semaine dans une solution de sulfate de magnésium ou une solution d’acide acétique à 50%. [Je recommande le bicarbonate de soude dans tous les cas. ndlr]

2.7. État corporel.

Les scores d’état corporel (body score) des chevaux ont été déterminés par D.R.T., en utilisant le système décrit par Henneke [18] avant le traitement et à l’examen radiographique final après que les propriétaires aient rapporté un retour de la sensibilité au niveau d’avant la crise de fourbure.

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2.8. Analyses statistiques (la traduction ne saurait être très pertinente… les informations transmises sont inutile dans la gestion de la fourbure. Pour plus d’infos, voir la publication originale. Ndlr)

Les variables de réponse, y compris la distance bourrelet coronal-processus extenseur, l’angle palmaire, le degré de rotation, l’épaisseur de la sole et la différence d’épaisseur de la paroi dorsale du sabot aux extrémités proximal et distal, ont été mesurées avant et après le traitement, par conséquent, les données ont le caractère de mesures répétées, c’est-à-dire de multiples observations sur la même unité expérimentale. Les données ont été analysées à l’aide de méthodologie de mesures répétées telle que mise en œuvre dans le logiciel SAS ® PROC GLIMMIX. 7 Pour tenir compte des possibilités d’interactions, les données ont été analysées en utilisant un modèle linéaire dans lequel la condition des effets principaux (condition se référant à la chronicité (aiguë ou chronique) de la fourbure) et le traitement ainsi que leur interaction ont été inclus. L’inspection des résidus étudiés (= résidus normalisés distribués selon une variable aléatoire) a indiqué que l’hypothèse normale était justifiée pour toutes les variables de réponse, à l’exception des Grades de Obel. L’interaction était significative seulement pour l’angle palmaire (P = 0,002). Parce que toutes les autres variables de réponse avaient un terme d’interaction non significatif (P≥ 0,63), il a été supprimé du modèle résultant en un modèle d’effets principaux. La signification des différences par paires a été calculée en utilisant l’option PDIFF ou SLICEDIFF de l’instruction LSMEANS dans le PROC ci-dessus. Les scores OBEL dichotomiques avant et après traitement ont été analysés en utilisant la régression logistique telle que mise en œuvre dans le logiciel SAS ® PROC LOGISTIC. Les moyennes et les intervalles de confiance à 95% sur l’échelle logique ont été rétro transformés.

2.9. Enquête auprès des propriétaires pour le suivi à long terme.

Les propriétaires de 12 chevaux ont été contactés de 23 à 73 mois après le début du traitement et ont leurs a posé les questions suivantes :

«Le cheval a-t-il mal au pied à cause d’une rechute de la fourbure ou d’abcès aux sabots depuis l’examen radiographique de control?» Et «Votre cheval est-il actuellement considéré comme étant utilisable ? »

  1. Résultats

Six races différentes étaient représentées dans ce groupe de chevaux (7 chevaux Tennessee Walking horse, 2 Appaloosa, 2 Quarter Horse, 1 cheval de selle, 1 Rocky Mountain, et 1 Paso péruvien, 10 hongres et 4 juments, âgés de 4 à 22 ans, âge moyen : 13 ans). Des informations descriptives sur les mesures prises lors des examens pré- et post-traitement sont données dans le tableau 1. Aux examens initiaux, le score médian de boiterie d’Obel pour tous les chevaux fourbus en prétraitement était de 3,5 (fourchette de 0,5 à 4). En revanche, lors des évaluations post-traitement, 12 chevaux semblaient être subjectivement sains au trot ou dans une allure équivalente et le score médian de boiterie Obel pour tous les chevaux était de 0 (range : 0-1).

Tous les propriétaires ont considéré la qualité de la locomotion de leur cheval comme équivalente à leur locomotion d’avant fourbure. Un des auteurs (D.R.T.) a évalué subjectivement les allures au moment de l’examen radiographique des 12 chevaux (0 sur 10) et 2 chevaux sont apparus légèrement boiteux au trot (2 sur 10). Statistiquement, les chevaux étaient 5,5 fois plus susceptibles d’être sains à l’examen post-traitement que lors des examens de prétraitements.

Une diminution statistiquement significative de la rotation de la troisième phalange a été détectée après le traitement (P <0,0001, IC à 95% pour les différences : 3,8 ° -6,5 °). Les différences d’épaisseurs, des extrémités proximale et distale de la paroi dorsal de la phalange distale, ont été significativement réduites lors de l’évaluation post-traitement (P <0,0001, IC 95% pour les différences : 2,0-3,5 mm). La réduction de la distance bourrelet coronal-processus extenseur n’était pas statistiquement significative (P = 0,10, IC 95% pour les différences : -0,2-2,3 mm). L’épaisseur de la sole a été significativement augmentée lors de l’évaluation post-traitement (P = 0,0015, IC 95% pour les différences : 3,1-5,4 mm). Une réduction globale des mesures de l’angle palmaire a été détectée chez les chevaux atteints de façon aiguë et chronique. Cet effet du traitement était statistiquement plus important chez les chevaux atteints de fourbure chronique que chez les chevaux atteints de fourbure aiguë (P interaction <.0001).

Tableau 1 :

Mesures radiographiques avant et après traitement

Mesures Examens Minimum Maximum Moyenne Erreur moyenne constatée
distance bourrelet coronal-processus extenseur Prétraitement 6.00 19.00 12.64 0.918
Postraitement 5.00 18.00 11.58 0.889
Angle palmaire Prétraitement 3.00 31.00 11.75 0.965
Posttraitement 0.00 15.00 5.46 0.680
Rotation de P3 Prétraitement 5.00 29.00 12.20 1.061
Posttraitement 0.00 20.00 6.09 1.085
Epaisseur de la sole Prétraitement 4.00 13.00 8.38 0.553
Posttraitement 8.00 16.00 11.14 0.531
DDHWT Prétraitement 2.00 19.00 7.87 0.824
Posttraitement 0.00 12.00 5.06 0.739

DDHWT = Différence entre les épaisseurs des extrémités proximales et distales.

Une diminution des scores d’état corporel de chaque cheval a été observée pendant la période de traitement. Bien que le score médian d’état corporel fût de 8,5 à l’évaluation initiale, un score médian d’état corporel de 5 a été observé au post-traitement. Un cheval est devenu obèse à la suite de la remise en pâturages pendant la saison printemps-été après le traitement, mais, selon le propriétaire, le vétérinaire de soins primaires (D.R.T.) et le podologue équin (AS) le cheval est resté non boiteux et ses pieds restèrent sains lorsqu’il était obèse.

Les résultats du suivi à long terme (2 à 6 ans après le début de la fourbure) des 12 chevaux ont indiqué que 8 des 12 propriétaires considéraient que leur cheval était montable (2 chevaux ont été perdus de vue et 2 chevaux ont été euthanasiés en raison de maladies non liées à la fourbure. 1 acquit un déficit neurologique chronique. 1 a une arthrite préexistante des membres pelviens proximaux). Un seul propriétaire a signalé une douleur transitoire au pied causée par une fourbure apparente après avoir permis au cheval d’avoir un accès illimité aux pâturages, ce qui a entraîné l’obtention d’un score d’état corporel de 8 en conjonction avec une défaillance des sabots. Un autre propriétaire a signalé des épisodes d’abcès récurrents dans un pied (tableau 2 ).

Tableau 2 :

11

  1. Discussion

Il est probable que tous les chevaux de cette étude aient souffert d’une fourbure endocrinopathique (induite par l’herbe) parce que chacun était obèse et qu’il n’y avait aucun antécédent ou preuve clinique d’une maladie inflammatoire systémique aiguë ou de signes cliniques de maladie hypophysaire. Il est possible que certains de ces chevaux aient souffert d’un dysfonctionnement de la pars inter média hypophysaire (PPID) [Partie spécifique de la glande hypophyse, en d’autre terme, aucun n’étaient en maladie de cushing. Ndlr], mais les chevaux n’avaient aucun signe clinique de ce syndrome avant ou après l’étude. En raison de la nature rétrospective de cette étude, les concentrations d’insuline ont été déterminées seulement pour quelques chevaux, et d’autres mesures de l’homéostasie du glucose n’ont été effectuées chez aucun des chevaux ; par conséquent, les données n’ont pas été analysées.

Le pronostic du retour à la fonction sportive chez les chevaux présentant une rotation phalangienne distale supérieure à 11,5 ° est considéré comme mauvais et le pronostic pour les chevaux de 5,5 ° à 11,5 ° de rotation est réservé [1] . Même si tous les chevaux de cette étude présentaient une rotation de plus de 5,5 ° de la phalange distale et 6 avaient une rotation supérieure à 11,5 °, tous revenaient à leur niveau de santé de pré-fourbure tel qu’évalué par les propriétaires. Alors qu’il aurait été idéal pour une étude clinique en aveugle, non biaisé, d’avoir réalisé une évaluation de la boiterie sur chacun de ces chevaux, ils ont été traités comme des cas de terrain par un seul vétérinaire (D.R.T.) Il n’y eut aucune indication clinique pour une évaluation objective de la locomotion lors des évaluations initiales et finales.

Après une rupture laminaire, [séparation des lamelles dermales et épidermales. ndlr] la force mécanique primaire qui tant à séparer les lamelles de la paroi du sabot est le poids du cheval [19] . Lorsque la paroi du sabot supporte le poids, les lamelles sont obligées de suspendre le poids du cheval et de supporter les forces d’impact du pied. Même si la tension des muscles et du tendon fléchisseur profonds exerce une force de rotation sur la phalange distale, nous soupçonnons que la tension du tendon fléchisseur digital profond n’entraîne pas de stress supplémentaire pour les lamelles de ces chevaux parce que la paroi du sabot était coupée afin qu’elle reste hors de contact avec la surface d’appui.

Parce qu’une réduction globale significative de l’angle palmaire de ces chevaux a été détectée (d’une moyenne de prétraitement de 11,75 ° à une moyenne post-traitement de 5,46 °), cette méthode de traitement de la fourbure doit être étudiée comme méthode non chirurgicale alternative pour restaurer l’alignement de la phalange distale [20] chez les chevaux fourbus. [Alléluia !! ndlr]

L’effet du traitement sur la réduction de l’angle palmaire était statistiquement plus important pour les cas chroniques que pour les cas aigus.

Les auteurs estiment que la quantité de séparation lamellaire au niveau des parois des quartiers (ou n’importe où autour du périmètre du pied) peut être aussi importante que la quantité de séparation lamellaire dans la région de la pince [16] (figure 4 ).

Microsoft Word - yjevs_1634_FIGURE 4 quarter flare.doc

Fig. 4. Vue radiographique oblique du pied avant gauche de l’un des chevaux sujets. Notez que la ligne rouge, qui représente la paroi du sabot, n’est pas parallèle à la ligne jaune, qui représente la surface corticale de la phalange distale. Cette radiographie fournit la preuve que la fourbure associée à l’obésité peut produire une pathologie lamellaire entraînant évasements dans les quartiers ainsi que dans les régions de la pince [16] .

L’élimination ou tout au moins la réduction du poids sur tout le périmètre de la paroi du sabot (à l’exception du talon) [Surtout pas ! Le chanfrein des talons est primordial ! Ndlr] peut être le point important pour arrêter et éventuellement inverser la descente distale de la troisième phalange chez les chevaux présentant une fourbure aiguë ou chronique.

La réduction ou l’élimination du poids supporté par la paroi du sabot diminue théoriquement la tension sur l’engrènement kéraphylle/podophylle en supprimant les forces mécaniques, minimisant ou empêchant ainsi toute rotation ou enfoncement supplémentaire [21].

L’élimination de la mise en charge de la paroi du sabot peut également inverser la descente distale de la phalange distale chez certains chevaux comme le montrent les radiographies latéromédiale du pied avant droit du cheval 11 (figure 5 ) obtenu à l’évaluation initiale et 2 ans 7 mois plus tard.

13

Fig. 5. Les radiographies 8 montrent que la distance entre le bourrelet coronal et le processus extenseur (CE) peut diminuer avec le temps dans ce système de soin des sabots. La radiographie à droite (CE = 13 mm) est un examen de suivi du pied avant droit 2 ans et 7 mois après l’évaluation initiale de la radiographie à gauche (CE = 17 mm).

Cette méthode de soin des sabots utilisait la sole pour soutenir la phalange distale. Lors de l’utilisation de la sole pour soutenir la phalange distale, il est important que la sole soit protégée pendant la mise en charge sans toutefois être soumise à une pression [permanente, comme le ferait une ferrure cloués. ndlr] pendant la phase de soutient en vol lors de la locomotion. Lorsque l’épaisseur de la sole est inférieure à 12 mm et / ou lorsque la paroi est chanfreinée, il peut en résulter une surpression sur le corium solaire. [La sole primaire, située sous P3, dans le cas où la sole périphérique n’est pas assez développée. Leurs mesures de sole ne fait que constater l’épaississement de la sole périphérique lorsque le parage le permet. Ndlr]

Lorsque la sole sous le bord distale de la 3e phalange était inférieure à 7 mm, bombée ou fissurée, un espace d’air avait été établi dans le pads sous cette zone.

Nous soupçonnons que l’absence de pression solaire pendant la phase de soutient en vol lors de la locomotion est essentiel au maintien du flux sanguin solaire pour prévenir les dommages au corium solaire. Chaque méthode de protection solaire utilisée dans ces cas étaient destinés à relâcher la pression sur le corium solaire pendant la phase de soutient en vol lors de la locomotion. Fig. 2 ).

Lorsque le pied du cheval supporte le poids, le flux sanguin artériel du pied est obstrué, en partie, par la force du tendon fléchisseur digital profond sur les artères digitales médiales et latérales. [Uniquement en phase de mise en charge, lors de la descente complète du boulet. Ndlr]

Ceci est un événement physiologique normal, et c’est le mécanisme probable empêchant le refoulement du sang artériel pendant la phase de mise en charge de la foulée [22]. Lorsque le pied ne supporte pas de poids, le flux sanguin artériel vers le pied est rétabli. Nous soupçonnons que l’exercice de ces chevaux a provoqué une baisse intermittente de la pression exercée sur la sole et évité une ischémie du corium laminaire et solaire qui se produit lorsque le pied du cheval est continuellement sous pression. [Où en déséquilibre à cause de talons laissé trop ou de talonnettes. Ndlr]

Il est important de comprendre que ces chevaux étaient travaillé avec la paroi du sabot biseautée pour minimiser le poids supporté par la paroi, la sole bien protégée par des coussinets souples (pads) fixés sous le sabot par des boots ou parfois des bandes de résine et avec un angle palmaire proche de la normale de 10°.

Si les chevaux ne se posaient pas le talon en premier lors du travail avec leurs boots, l’exercice était interrompu jusqu’à ce que l’on ait obtenu un posé correct en modifiant par le parage la mécanique du sabot [donc, en reculant les points d’impacts, sur le sabot ET sur les boots. Ndlr] et en modifiant les pads [16]. Le travail semblait atténuer la douleur chez ces chevaux, comme en témoigne le confort accru (diminution de la douleur sur l’échelle de Obel) [22] pendant et après l’exercice. L’exercice est recommandé pour les chevaux souffrant de sensibilité à l’insuline [9,11] .

Cette méthode de gestion de la fourbure peut fournir un moyen de travailler des chevaux fourbus résistants à l’insuline sans mettre en danger leurs sabots.

Ces chevaux ont été nourris avec un régime destiné à minimiser l’apport de glucides non structuraux, à fournir un accès libre au foin et à assurer un régime équilibré en minéraux.

Puisqu’aucun des types de foin donnés aux 14 chevaux de cette étude n’a été soumis à une analyse et que les propriétaires n’ont pas trempé le foin pendant temps déterminé, l’apport alimentaire réel de ces chevaux n’a pas pu être calculé rétrospectivement. Le foin « standard » donné couramment associé au programme d’exercices appliqué de manière empirique a entraîné une diminution statistiquement significative du score d’état corporel, ce qui indique que le régime alimentaire et l’exercice physique étaient cliniquement appropriés. Cependant, une attention particulière à l’alimentation pour inclure des tests de nutriments du foin donné aux chevaux fourbus et obèses serait évidemment supérieure aux programmes d’alimentation empiriques de ces chevaux.

Cette méthode de gestion de la fourbure atténue apparemment la douleur et a redonné à ce groupe de chevaux leur capacité physique sportive malgré un déséquilibre nutritionnel mineur à modéré, un remodelage de la phalange distale chez certains chevaux et une résolution incomplète de la séparation de paroi chez certains chevaux (Fig. 5). On suppose qu’une augmentation du volume des structures de l’arrière du pied (figure 6) peut compenser le remodelage de la phalange distale, les lésions laminaires ainsi que les déformations des talons vraisemblablement par l’amélioration des angles du talon chez les chevaux de notre étude, comme à pus le décrire Clayton et all. [23].

Microsoft Word - yjevs_1634_Figure 6.doc

Fig. 6. Les radiographies 8 montrent un changement de volume des tissus mous du talon et un raccourcissement du point de bascule sur 2 ans et 6 mois (image de gauche, 2 avril 2009, image de droite, 20 octobre 2011). Notez que la surface portante de la région palmaire a augmenté de 6 mm de longueur (de 9,3 à 9,9 cm). Notez également le réalignement des phalanges distales et l’abaissement de l’angle palmaire (pré : 22°, post : 12°).

Comme aucun de ces chevaux n’a été hospitalisé pendant la période de traitement de la fourbure, le respect par les propriétaires des recommandations de soins quotidiens a probablement joué un rôle dans les résultats favorables chez ces chevaux.

La bonne gestion des chevaux obèses et fourbus nécessite des efforts et un travail d’équipe à long terme entre le vétérinaire, le propriétaire et le podologue pour gérer l’alimentation, l’exercice, les soins des sabots et les besoins médicaux du cheval.

Dans cette série de cas, les paramètres radiographiques des sabots se sont améliorés et la boiterie a diminué pendant la période de restriction diététique, de perte de poids et d’exercice.

En utilisant le protocole de gestion décrit, 14 des 14 chevaux fourbus avec une rotation ≥ 5 ° et un pronostic réservé gardaient leur niveau de santé de pré-fourbure au moment de l’évaluation radiographique finale. Une enquête de suivi à long terme a indiqué que la plupart de ces chevaux maintenaient le même niveau de santé sans incidence de récidive de la fourbure ni de formation d’abcès du sabot. Cette méthode de gestion de la fourbure est efficace et mérite une évaluation plus poussée.

Remerciements

Nous tenons à remercier les propriétaires dévoués et les soigneurs des chevaux décrits dans le manuscrit.

1 Comments on “La podologie équine validée scientifiquement

  1. Bonjour, très bonne explications, merci. Je suis malheureusement confrontée une bascule p3 et il est très difficile de trouver de bon conseils chez les vétos et pire encore en clinique, j ai beaucoup de sans réponses !

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